@informateur- N’est pas leader qui veut, serait-on tenté de dire au regard de la situation qui prévaut actuellement au sein de l’association des Pca de coopératives de Café-cacao. C’est que près de deux mois après la démission de son président, Moussa Sawadogo, figure tutélaire de la structure, des PCA et non des moindres n’ont de cesse de plaider auprès du démissionnaire afin qu’il accepte de reprendre les commandes du navire qu’il a abandonné.
En effet, alors que l’ex-président Moussa Sawadogo a démissionné, le 27 janvier 2024, lors d’une réunion au cours de laquelle il a été traité par son vice-président, Sermé Karim de gérer «l’argent de l’association avec une bande de copains», les appels au retour du démissionnaire sont entrepris, individuellement, par certains membres qui estiment que le leadership de M. Sawadogo est le moteur de la structure. Excepté San-Pedro où l’ex-président a des contempteurs affichés, de la Nawa à Yamoussoukro en passant par le Tonpki, le Guemon, le Haut-Sassandra, le Gôh, le Lôh Djiboua, et l’Indenié-Djuablin, ils sont nombreux qui réclament le retour du président Moussa Sawadogo.
Lors du Salon de l’agriculture qui s’est tenu du 26 février au 3 mars dernier, selon des témoignages recoupés, le vice-président, Sermé Karim aura tenté en vain à Paris de convaincre Moussa Sawadogo de revenir à l’ASPCACC. Pouvait-il en être autrement quand ce sont les propos de ce dernier qui ont mis le feu aux poudres le 27 janvier 2024. Puisqu’on ne peut pas traiter quelqu’un de « gérer l’argent de l’association avec un club d’amis » et lui demander de revenir. Où ces propos ont été tenus à dessein pour provoquer ce qui est advenu ou Sermé Karim n’a pas mesuré la portée de ses propos. Du moment où il prétendait parler au nom d’un comité mis sur pied à l’insu de l’écrasante majorité des membres de l’association.
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Qu’à cela ne tienne ! Outre Karim Sermé (Yawoubé), de grands patrons de coopératives tels que, Ly Boubou (Coasaba), Moucadas Ouédraogo (Socodd), Traoré Ousmane (Ekacoog), Kané Senou (Anictché), Fidèle Tiendrébeogo (UDAN), Traoré Sékou Salah (Ecaf-hs), Abdul Wahab Sawadogo (Ecapr), Souleymane Coulibaly (Ecas), Ben Idriss (Copama), Loukou Kouamé (Ecapagz), et Kouadio Beugré Bernard (ETC) pour ne citer que ceux-là, ont tous pris langue avec Moussa Sawadogo (Scinpa) pour lui demander de revenir sur sa décision.
Si ces démarches individuelles sont à saluer, force est de reconnaitre qu’elles pêchent dans la forme. La démission de Monsieur Sawadogo étant survenue à la suite d’une réunion publique, parallélisme des formes oblige, il faudra bien que ce soit au cours d’une réunion que ces voix s’expriment. De sorte qu’au terme d’un débat contradictoire entre ceux qui veulent son retour et ceux qui sont opposés, une solution définitive soit trouvée. Le contraire frise tout simplement l’hypocrisie qui n’est pas moins la chose la mieux partagée dans une communauté.
Moussa Sawadogo a -t-il encore le cœur à l’ASPCACC? Acceptera-t-il ces appels individuels à lui adresser par ceux qui craignent que sans lui la structure ne prenne du plomb dans l’aile? Rien n’est moins sûr pour l’heure. Mais ces administrateurs de sociétés coopératives de Café-cacao savent bien ce qu’ils gagnent ou perdent dans cette crise. Personne ne viendra les sensibiliser sur l’importance d’être unis et solidaires dans un contexte où la survie de leurs entreprises est de plus en plus en pointillée.
AS/Informateur.ci