@informateur- Le général Dogbo Blé, ancien commandant de la Garde républicaine, que recevaient ses parents dans son village, n’a éprouvé aucune gêne à descendre en flammes Philippe Mangou, ex-chef d’état-major sous le défunt régime de la refondation, le traitant, au passage de ‘’chien malade’’. C’était le samedi 18 mars 2024.
Depuis Logboguiguia, son village natal, Dogbo Blé a vidé son…chargeur sur Philippe Mangou, ancien chef d’état-major sous la défunte refondation. «Mangou a fui durant la guerre et je vais vous dire pourquoi il a fui. Je parlais avec Mangou au téléphone de tactique et puis on s’est quitté. 30 à 40 minutes après, je l’ai rappelé, son aide de camp m’a dit qu’il était indisponible, ça m’a paru bizarre», a -t-il relaté. Et de poursuivre : «J’attends plus de 30 minutes et je le rappelle, et son téléphone est fermé. J’ai appelé les autres chefs militaires, ils m’ont dit qu’ils n’ont pas les nouvelles de Mangou. J’ai pensé que les rebelles l’avaient tué ou qu’il était tombé dans une embuscade. Je sors de mon bureau et je vois trois officiers de la garde républicaine qui me disent que Mangou a fui», a persiflé l’ancien commandant de la Garde républicaine. Il faut dire qu’il répond ainsi, plus d’une décennie plus tard, à Mangou qui l’avait chargé lorsqu’il était allé à la CPI où il faisait partie des témoins à charge contre Laurent Gbagbo. C’était donc ça ? ‘’Un rendu pour un donner’’. L’ancien commandant de la Garde républicaine a choisi de rendre à Philippe Mangou, la monnaie de sa pièce.
- C’était donc ça ? ‘’Un rendu pour un donner’’!
Visiblement, il n’avait pas digéré la déposition de l’ancien chef d’état-major devant la CPI. Il a donc attendu plus d’une décennie pour rendre son coup. Sauf que ça fait bizarre. Pis, cette sortie sonne comme le cri d’un homme vindicatif qui entend rendre coup pour coup, peu importe le temps et les circonstances. On peut le déplorer. Autrement, il aurait compris que sa libération procède du souci du président Alassane Ouattara de tourner la page de la crise postélectorale, l’objectif ultime étant de booster la réconciliation des Ivoiriennes et des Ivoiriens que les crises successives que le pays a traversées ont durement et durablement opposés.
Dogbo Blé devrait donc s’inscrire dans cette dynamique roborative et vertueuse plutôt que de ramer à contre-courant en réveillant les vieux démons. C’est en cela qu’il faut lui rappeler que la crise est derrière nous et que c’est le temps du pardon et de l’oubli. Le temps des retrouvailles et de la fraternité. Surtout, le temps de la paix.
- Il semble être mu par autre chose
Mais, visiblement, l’homme semble être mu par autre chose, tellement prisonnier de la haine et des vilains sentiments qu’il n’a, sans doute pas, réalisé qu’il émettait des sons dissonants ce jour-là. En réalité, il parlait faux comme un chanteur aurait ‘’chanté faux’’. Parce que ses propos étaient déplacés, comme s’ils venaient d’une autre époque. Et le plus triste, c’est qu’à aucun moment, il n’a songé à traduire sa gratitude au président de la République qui l’a gracié. Comme si le fait qu’il hume à nouveau l’air frais de la liberté allait de soi. Comme si le premier citoyen ivoirien avait été obligé de le libérer ce jour-là.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Dogbo Blé est un revanchard sans remords, un homme qui refuse de s’inscrire dans la nouvelle dynamique induite par les actions du président Ouattara qui entend rassembler ses compatriotes autour de ce qu’ils ont de plus cher, la mère-patrie. Le seul qui manque désormais à l’appel pour que tout soit parfait, c’est l’ancien PAN Guillaume Soro, en exil depuis 2029 ! Nul doute que le chef de l’Etat saura se montrer aussi magnanime avec cet ancien allié et ‘’fils spirituel’’ qu’il l’a été avec ceux qui l’ont combattu. C’est une question de logique. Parce que la réconciliation se fera avec tous les fils de ce pays ou ne se fera pas.
Ousmane MODIBO