@informateur- Les Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI), créées le 1er janvier 2015 sur les cendres de l’ex-43e Bataillon d’infanterie et de marine (BIMA) stationnée depuis 1972 sur la base bien connue de Port-Bouët à Abidjan, lui-même héritier de l’ancien Régiment colonial RIMA, va quitter le sol ivoirien bientôt. Le sujet, en raison du contexte politique qui avait prévalu en son temps, était par le passé délicat à aborder. Mais aujourd’hui, loin de toute polémique souverainiste, les deux pays ont sans doute conclu un accord pour le départ »apaisé » pourrait-on dire, des Forces françaises en Côte d’Ivoire. Le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, l’a confirmé dans l’interview qu’il a accordée récemment à Jeune Afrique.
A la question du confrère de savoir : »Comment se prépare le départ des militaires français basés à Abidjan, où seule une centaine de postes devraient être conservée? », il a confirmé le départ des FFCI, sans toutefois en préciser la date. «Tout se passe très bien. Nous avons des experts français et ivoiriens qui se penchent sur la question. Nous devrions arriver à une solution définitive d’ici à la fin de l’année, sur cette transformation du 43e BIMA, pour que nous puissions occuper ce camp et l’organiser à notre guise. Nous allons y affecter au moins cinq bataillons. Nous allons créer des centres d’aguerrissement, de formation et de communication. Nous pensons déjà à un certain nombre de choses», a fait savoir Téné Birahima Ouattara. Voilà donc qui est clair.
L’Armée française se prépare à quitter la Côte d’Ivoire après cinq décennies de présence. Presqu’aussi vielle que l’indépendance du pays. Mais le départ de cette base a une histoire qu’il ne serait pas superflu de rappeler. Ce n’est en effet pas le premier départ. En effet, en 2009, faut-il le savoir, le départ du 43e Bima avait été annoncé, acté et exécuté. Et le drapeau français avait été descendu et plié au cours d’une cérémonie en présence de Feue Hortense Acka Anghui, ancienne maire de la commune de Port-Bouët. Un personnel minimum avait été officiellement conservé sur la base pour expédier les affaires courantes. Mais le 43e Bima n’est pas pour autant parti de la Côte d’Ivoire, pour la simple raison qu’il avait un mandat onusien, sous le contrôle de l’ex-ONUCI (Opération des Nations-Unies en Côte d’Ivoire) pour s’interposer dans la crise armée ivoirienne. Et c’est à ce titre que l’Armée française a conservé sa base de Port-Bouët à Abidjan, dans le cadre de sa mission onusienne, avec l’accord des autorités ivoiriennes d’alors.
Après la crise postélectorale de 2010-2011, l’Armée française est restée pour accompagner la Côte d’Ivoire dans la reconstruction post-crise au plan sécuritaire. Par la suite, en 2015 le 43e Bima se réinvente dans le cadre d’une nouvelle mission avec un nouveau statut. Il est rebaptisé Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI), avec pour mission de servir de base avancée de la lutte contre le terrorisme en Afrique subsaharienne, dans le cadre de la coopération bilatérale entre la Côte d’Ivoire et la France. C’est ce rôle que les forces françaises en Côte d’Ivoire ont joué, jusqu’à ce que survienne le contexte sous régional des coups d’Etat, qui a abouti à la création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et aux revendications qui ont suivi au Mali, au Niger… Mais cela n’a rien à voir avec la Côte d’Ivoire. On attend donc d’en savoir plus sur le processus et l’échéance du départ des FFCI.
KKM/informateur.ci