‘@Informateur-Le Premier ministre de la Transition Burkinabè, Apollinaire Joachim Kyèlem de Tambéla a fait sa déclaration de politique générale à l’Assemblée législative de la Transition (ALP), ce samedi 19 novembre 2022. Au nombre des sujets abordés, il y a le terrorisme dont il s’est insurgé contre ce qu’on pourrait qualifier de «complicité» de certains partenaires.
«Comment comprendre que le terrorisme gangrène notre pays depuis 2015, dans l’indifférence, si ce n’est avec la complicité de certains de nos prétendus partenaires. Où trouvent-ils les armes, les munitions, le carburant, l’argent qu’ils ont à profusion? Comment des pays qui ont le contrôle de l’espace, avec des moyens modernes de détection, ne peuvent-ils pas, s’ils sont nos vrais amis, nous donner les renseignements nécessaires sur les agissements et les mouvements de ces terroristes (…) N’avons-nous pas été jusque-là trop naïfs dans nos relations avec nos partenaires ? Sans doute. Une introspection s’impose. Nous essayerons, autant que possible, de diversifier nos relations de partenariat jusqu’à trouver la bonne formule pour les intérêts du Burkina Faso. Mais, il ne sera pas question de nous laisser dominer par un partenaire, qui qu’il soit».
Tels sont les interrogations du Premier ministre Kyèlem de Tambéla ce samedi 19 novembre 2022 devant le parlement de la Transition où il vient de tenir sa déclaration de politique générale. Qu’on ne se méprenne, l’allusion des partenaires qui contrôleraient l’espace aérien prononcée par le chef du gouvernement burkinabè trahit volontairement l’identité du mis en cause. Il s’agit bel et bien de la France.
De fait, la France est le seul partenaire qui dispose d’une caserne de Forces spéciales à Ouagadougou. Il s’agit du Poste de Commandement Sabre de Kamboinsé qui constituait jusqu’à une date récente de couloir logistique pour Barkhane dans le Sahel. Mieux SABRE est une opération qui cible de façon spécifique les chefs terroristes dans le cadre de ses opérations.
Il n’y a donc aucun doute que le Premier ministre de la transition du Burkina parle du PC SABRE, quand il évoque l’idée de partenaires qui contrôleraient l’espace aérien et donc par conséquent voient les mouvements des terroristes mais ne prévient pas le Burkina.
Une telle déclaration permet de comprendre les nombreuses manifestations de rue devant le PC Sabre à Komboinsé et même devant l’Ambassade de France depuis l’avènement du MPSR 2 demandant le départ de la France.
S’il est vrai que l’usage d’armement de plus en plus sophistiqué des terroristes et les munitions qui y vont, intriguent et commandent une enquête minutieuse avant toute accusation, la non-intervention de Sabre sur le sol burkinabè s’explique ; puisqu’elle est le choix des précédentes autorités du Burkina.
A l’analyse du contexte actuel de la coopération entre le Burkina et la France l’on doit reconnaître qu’il y a urgence d’une communication et d’un dialogue franc.
Alfred SIRIMA