@informateur- Le Qatar s’est retiré, le samedi 9 novembre 2024, des pourparlers initiés à Doha pour un accord de paix entre Israël et le Hamas. Mais personne n’est vraiment surpris. On s’y attendait car au Proche-Orient et à travers le monde, on a fini par comprendre pourquoi les négociations entamées depuis un an à Doha par les émissaires qatari, américains et égyptiens entre Israël et le Hamas n’avaient absolument aucune chance d’aboutir à un cessez-le-feu.
En effet, les discussions de Doha étaient fatalement vouées à l’échec car la partie pro palestinienne s’est rendue compte que l’Administration Biden depuis Washington manipulait les pourparlers non pas nécessairement pour arriver à un cessez-le-feu immédiat et à l’arrêt de la guerre, mais dans le but uniquement d’amener le Hamas à libérer les otages israéliens retenus à Gaza depuis octobre 2023.
Dans une mission de négociation où le Hamas doutait déjà de la bonne foi du Premier ministre israélien Benjamin Nethanyahu et de la sincérité des États-Unis qui prétendaient vouloir la paix au Proche-Orient tout en continuant de livrer des armes à l’armée israélienne pour massacrer des civils, on s’est rendu compte que l’Administration démocrate Biden faisait très peu d’effort pour amener Israël à cesser ses frappes massives à Gaza, mais insistait surtout pour que le Hamas consente sans conditions à libérer les otages israéliens.
En fait, le seul point de discussion que Washington semblait vraiment défendre était l’échange des otages israéliens contre les prisonniers de guerre palestiniens. Pour cela, il était proposé au Hamas une trêve de quelques jours qui servirait aussi à acheminer l’aide alimentaire à Gaza. Les sources indiquent que le Hamas et son défunt chef Yahya Sinouar étaient au début partants pour cette proposition, mais se sont très vite ravisés lorsqu’ils ont constaté que l’Etat hébreu ne donnait pas le moindre gage de sincérité pendant les négociations. D’autant plus que Benjamin Nethanyahu narguait ouvertement ceux qui appelaient à la trêve en intensifiant les bombardements dans les territoires palestiniens.
- Le Hamas refuse un accord de dupe
Dans des négociations de paix, peut-on raisonnablement accepter, le matin, le principe d’une trêve et, le soir-même, aller dans le sens contraire en augmentant l’ampleur des massacres commis contre la partie adverse? Au demeurant, dans une guerre où 43.000 Palestiniens, principalement des civils, ont été tués à ce jour par l’armée israélienne, à quoi servirait vraiment une brève trêve de quelques heures, si les bombardements israéliens doivent reprendre de plus belle et avec une intensité décuplée le jour suivant pour faire plus de victimes humaines dans la bande de Gaza ?
On comprend que cette trêve ne servirait qu’à la libération des otages israéliens retenus dans les territoires palestiniens. Le Hamas a estimé que c’était un accord de dupe qui ne pouvait être accepté, vu qu’il reposait sur une supercherie habilement déguisée. Et malgré la bonne foi et la disposition des facilitateurs qatari et égyptiens à parvenir à un accord raisonnable, les discussions se sont enlisées à Doha. Dépitée par la pertinence du Hamas qui a su éviter ce qu’il considérait comme un piège, l’Administration Biden a grandement embarrassé le Quatar en lui demandant de rompre les relations avec le mouvement pro palestinien. Washington souhaiterait même la fermeture du bureau du Hamas à Doha, à en croire les sources.
Pour les observateurs, c’est sans doute la frustration éprouvée par Tel-Aviv suite au refus du Hamas de conclure une trêve biaisée qui n’avait pas grand sens si ce n’était obtenir la libération des otages israéliens, qui a conduit à la vendetta lancée par Israël contre Yahya Sinouar que le Premier ministre israélien voulait absolument éliminer. Pour justifier la chasse à l’homme contre le chef militaire du Hamas qui a été en réalité victime d’une bouc-émissarisation, Benjamin Nethanyahu a fait croire aux familles des otages que seul Yahya Sinouar s’opposait à leur libération et qu’une fois celui-ci tué, ceux-ci seraient immédiatement relâchés.
Yahya Sinouar a été éliminé. Mais les otages israéliens retenus à Gaza n’ont pas encore été libérés…Voici toute la manipulation. Il faut le dire, face à un mouvement aussi aguerri que le Hamas, il ne sert à rien de ruser. Il faut aller à des négociations sincères pour faire cesser la guerre et obtenir la résolution de tous les points subséquents, y compris la libération des otages israéliens. Il n’y a pas d’autres voies.
DL/informateur.ci