@informateur- Le génocide des Tutsis au Rwanda s’est déroulé du 7 avril au 17 juillet 1994. Pendant plus de 3 mois qui semblent durer une éternité, on assiste à des massacres méthodiques, systématiques, et des viols de masse qui visent majoritairement l’ethnie Tutsi.
Entre avril et juillet 1994, en l’espace d’une centaine de jours, les trois-quarts de la minorité tutsi (plus de 800 000 personnes) – l’une des trois ethnies du Rwanda – sont tués, et deux millions de personnes fuient le pays. La communauté internationale est sous le choc. C’est l’émoi. Cette guerre, commencée en 1990, opposait le gouvernement rwandais constitué de Hutus soutenu par la France par l’opération Noroît, au Front patriotique rwandais (FPR), accusé par les autorités de vouloir imposer, par la prise du pouvoir, le retour des Tutsis exilés dans leur pays. Les accords d’Arusha, signés en août 1993, qui prévoyaient cette réintégration afin de mettre fin à la guerre, n’étaient encore que partiellement mis en œuvre à cause de la résistance du noyau dur du régime Habyarimana. L’assassinat du président rwandais le 6 avril 1994 déclenche le génocide des Tutsis par les extrémistes Hutus.
La commission indépendante d’enquête mandatée par l’ONU lors du génocide de 1994 au Rwanda estime qu’environ 800 000 Rwandais, en majorité tutsi, ont perdu la vie durant ces trois mois. Ceux qui, parmi les Hutus, se sont montrés solidaires des Tutsis ont été tués comme traîtres à la cause hutu. D’une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l’histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour. Il convient de souligner qu’un génocide n’est pas qualifié comme tel en raison du nombre de morts, mais est »commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».
- Une »honte nationale »
La société traditionnelle rwandaise se divise en trois groupes selon la profession exercée, mais considérés comme des races d’origines diverses : les Tutsis : éleveurs, parmi lesquels se distinguaient de riches et puissants propriétaires de troupeaux ; les Hutus : agriculteurs, paysans ; les Twa : artisans et ouvriers. Mais, ce sont les Hutus et Tutsis qui dominent au sein de la population rwandaise qui compte aussi une multitude de petits clans disséminés sur le territoire. Cependant, le mythe des Tutsis perçus comme la race supérieure a été l’œuvre du colonisateur belge. C’est sans doute l’une des explications de leur extermination par les Hutus qu’ils ont pendant longtemps dominés.
Après son accession au pouvoir en 2000, Paul Kagamé de l’ethnie tutsi, qui est soupçonné d’être l’instigateur du crash de l’avion de l’ancien président Juvenal Habyarimana qui va être l’élément déclencheur du génocide, va réussir à redonner une certaine stabilité au Rwanda crédité d’une croissance économique qui le place au rang des pays dont le développement est pris en exemple en Afrique. Sur cette lancée, il aura réussi à réconcilier Tutusis et Hutus par une politique de »tolérance zéro » contre ceux qui font la promotion du génocide des Tutsis considéré comme une »honte nationale ».
Profitant de la célébration du 30è anniversaire de ce génocide, ce dimanche 07 avril, le président français, Emmanuel Macron, qui ne sera pas présent à Kigali, a diffusé une vidéo sur ses réseaux sociaux, dans laquelle il affirme que »la France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n’en a pas eu la volonté ». Précisant toutefois que la France »n’a pas été complice », mais qu’elle a fait »trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité ».
OM/Informateur.ci