@informateur.ci- Le président Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession, a largement remporté l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 avec 89, 77% des voix, selon les résultats provisoires donnés par la Commission électorale indépendante (CEI). Reste l’étape de la proclamation des résultats définitifs par la Conseil constitutionnel qui ne fera que confirmer les chiffres de l’organe électoral et celle d’un éventuel contentieux, conformément aux textes. Mais d’ores-et-déjà, il est possible de tirer les grandes leçons de ce scrutin que beaucoup avaient tant redouté, en raison du traumatisme des crises électorales passées.
La première leçon est que des élections apaisées, à commencer par la présidentielle, sont possibles en Côte d’Ivoire, comme l’a démontré le scrutin du 25 octobre 2025. Certes des incidents isolés, hélas parfois violents et sanglants, ont émaillé le processus électoral. Mais c’est dans le calme et un climat apaisé de façon générale que les électeurs se sont rendus aux urnes pour accomplir leur devoir civique, en dépit des manifestations qui ont eu lieu. Raisonnablement, on ne peut donc pas parler de crise électorale pour ce scrutin. Il importe de ce fait de retenir que les crises électorales ne sont pas une fatalité en Côte d’Ivoire.
La troisième leçon est qu’en Côte d’Ivoire, les acteurs politiques ne pourront plus compter, comme par le passé, sur les appels aux jeunes à descendre dans la rue, les manifestations de rue, la remise en cause de l’ordre constitutionnelle et des Institutions de la République et autres actes de défiance à l’autorité établie comme stratégie de conquête du pouvoir.
La seconde leçon est qu’au terme d’une présidentielle en Côte d’Ivoire, les résultats des urnes peuvent être acceptés par les perdants qui reconnaissent la victoire de celui qui l’a remporté, comme l’on fait Jean-Louis Billon qui a félicité le président Ouattara, et Simone qui, elle, a admis sa victoire mais émis des réserves. C’est là le signe d’une maturité démocratique qui croît, malgré l’adversité et les antagonismes inhérents à la lutte pour la conquête du pouvoir dans les urnes. Au-delà, cette disposition nouvelle à l’acceptation des résultats des urnes par les perdants place la Côte d’Ivoire sur la voie de l’alternance démocratique pacifique qui doit transcender les revendications politiques et la contestation.
La troisième leçon est qu’en Côte d’Ivoire, les acteurs politiques ne pourront plus compter, comme par le passé, sur les appels aux jeunes à descendre dans la rue, les manifestations de rue, la remise en cause de l’ordre constitutionnelle et des Institutions de la République et autres actes de défiance à l’autorité établie comme stratégie de conquête du pouvoir. Certes le libre jeu démocratique exige que les libertés et les droits fondamentaux soient garantis à tous. Mais ces libertés et ces droits doivent rester dans les limites de la légalité. Les acteurs politiques doivent donc désormais œuvrer à bâtir des partis forts et en faire des forces politiques capables de vaincre l’adversité pour gagner dans les urnes, plutôt que compter sur la rue…
La dernière leçon est que tout n’a pas été parfait. Car des victimes et des incidents violents voire sanglants ont été déplorés. Des personnes ont été arrêtées et sont en détention. Le dialogue politique doit donc continuer pour tenir compte des revendications des uns et des autres, pour améliorer le processus électoral et parvenir à des élections davantage consensuelles.
Maurice Konan KOUASSI













