@informateur- Le panafricaniste Kemi Seba risque de perdre la nationalité française. C’est la conséquence du message que lui a fait parvenir, le 09 février 2024, le ministre de l’Intérieur français qui souhaite ainsi mettre un terme à ce qui apparaissait comme une contradiction majeure.
Dans un courrier en date du 09 février 2024, il a été signifié à Kemi Seba qu’il pourrait faire l’objet d’une procédure de retrait de la nationalité française. Selon la correspondance publiée le 29 février par l’activiste lui-même, il lui est reproché de mener des actions depuis son pays d’origine, le Bénin, pour attiser dans les pays de l’Afrique de l’Ouest, un ‘’sentiment anti-français’’. Il est accusé de diffuser, à travers les réseaux sociaux, des ‘’messages particulièrement virulents, voire outranciers contre la France, ses représentants et ses forces militaires, incitant à la rébellion contre les autorités locales jugées proches des autorités françaises et portant régulièrement des accusations graves contre ces derniers’’. Les autorités françaises notent à l’endroit de Kemi Seba que sa posture est ‘’anti-française’’ et susceptible de porter gravement atteinte aux intérêts français.
Conformément donc à l’article 23-7 du Code civil français, le gouvernement français a décidé d’engager la procédure de retrait de la nationalité française contre Kemi Seba. Ledit article dispose ainsi : ‘’Le Français qui se comporte en fait comme le national d’un pays étranger peut, s’il a la nationalité de ce pays, être déclaré, par décret, après avis conforme du Conseil d’Etat, avoir perdu la qualité de français’’. Toutefois, le Franco-béninois dispose d’un délai d’un mois pour faire valoir ses observations à propos du projet de retrait de sa nationalité française. ‘’A l’issue de ce délai, le Conseil pourra être saisi par mes services afin d’émettre un avis sur la proposition de perte de votre nationalité française’’, a précisé le ministre de l’Intérieur dans sa correspondance.
- Le leader panafricaniste a vivement réagi
Le leader de l’ONG Urgences Panafricanistes a vigoureusement réagi à la menace des autorités françaises. Il promet de faire de cette histoire une bataille rude qu’il gagnera. «Cher gouvernement français, votre réaction profondément néocoloniale constitue pour nous une immense décoration de guerre, preuve s’il en fallait, de l’efficience de notre travail de déconstruction de la Françafrique», a-t-il écrit. «Vous avez déclenché une guerre coloniale, et croyez-moi, vous ne la gagnerez pas. Cette affaire va au-delà même du passeport», a-t-il ajouté.
Si l’on comprend bien, le Franco-béninois entend mener bataille pour conserver la nationalité d’un pays qu’il semble exécrer, puisqu’il est ouvertement en guerre contre la France dont il dit pis que pendre, multipliant les imprécations, les anathèmes et les lazzis à tire-larigot pour parler de la France, coupable, à ses yeux, de tous les malheurs du continent africain.
Ce n’est pas la moindre des incohérences de ce fort en gueule qui est devenu l’un des ‘’pires ennemis’’, avec une certaine Nathalie Yam, de l’ancienne puissance coloniale. Aussi, la logique eût voulu qu’il salue la décision des autorités françaises qui, tirant les conséquences de sa posture clairement ‘’anti-française’’, ont décidé, en toute souveraineté, de le déchoir de ses droits de citoyen français. D’ailleurs, c’est un statut dont il ne devrait plus se prévaloir lorsqu’on voit ou entend ce qu’il dit contre la France.
Au final, Kemi Seba qui a pris l’opinion à témoin en soutenant que ‘’Macron veut lui arracher la nationalité française’’ devrait, au contraire, comprendre qu’il n’a que ce qu’il mérite. Parce qu’on ne peut à ce point ‘’haïr’’ un pays et vouloir continuer à bénéficier des avantages que lui octroie ce pays en raison de sa citoyenneté. Il y a là quelque chose de malsain que veut corriger le ministre de l’Intérieur français qui a eu l’initiative de cette décision qui aurait dû intervenir plus tôt.
Ousmane MODIBO