Une fusillade a éclaté ce mercredi vers 20h30 heure française (11h30 heure locale) à San Bernardino, à une heure à l’est de Los Angeles, faisant au moins 14 morts et 17 blessés, selon la police de la ville. Les bâtiments où les faits se sont déroulés abritent un centre pour enfants handicapés, plusieurs autres services de la municipalité et des entreprises. Deux suspects ont été tués et un autre arrêté, a assuré le chef de la police de la ville.
Le rappel des faits :
►mercredi dans la matinée, un immeuble abritant un centre de soins pour handicapés a été attaqué à San Bernardino (Est de Los Angeles)
►les deux ou trois assaillants tirent dans une salle de réunion qui accueillait une fête. Le bilan est de 14 morts et 17 blessés
►dans l’après-midi, la police prend en chasse un véhicule dont les occupants pourraient être liés à la fusillade du matin. Deux suspects, un homme et une femme sont tués. Une autre personne a été arrêtée
le fil des événements avec agences et nos correspondantes à Washington,Anne-Marie Capomaccio, et à Los Angeles, Tessa Grauman
Une dizaine d’heures après le drame, la police déclare avoir identifié les deux auteurs présumés de la fusillade. Les deux sont morts, selon le chef de la police de San Bernardino. L’homme répond au nom de Syed Farook. C’est un citoyen américain de 28 ans, employé de la ville, et il était accompagné d’une jeune femme de 27 ans, Tashfeen Malik, dont la nationalité n’est pas connue, a précisé Jarrod Burguan lors d’une conférence de presse.
Tous deux, lourdement armés, ont été tués lors de l’intervention des forces de l’ordre. « Ils étaient vêtus de ce que je pourrais qualifier de tenues d’assaut, a précisé le chef de la police de la ville, Jarrod Burguan, dans une conférence de presse dans l’après-midi. Ils étaient tous les deux armés de fusils d’assaut, ils avaient aussi des armes de poing, et nous avons trouvé des engins sensibles dans le véhicule, nous ne savons pas vraiment ce que c’est, nous prenons toutes les précautions car il y a peut-être encore des explosifs dans la voiture. […] Tous les deux ont tiré sur les policiers, plusieurs officiers ont riposté vers le véhicule et nous ne savons pas quelle arme les a atteints. »
Le chef de la police a aussi annoncé l’arrestation d’une troisième personne, « qui a été vue quittant la scène en courant. Cette personne est en détention. Nous ne savons pas à quel point elle est impliquée, si toutefois elle est impliquée », a-t-il déclaré, précisant qu’« un agent » avait été blessé. « Sa vie n’est pas menacée. Il a été dirigé vers l’hôpital local et il va s’en sortir. »
Première identification
Syed Farook, un des auteurs présumés de la fusillade, travaillait pour les services de santé de la ville, a rapporté le Los Angeles Times. Il a été tué, en compagnie d’une femme également porteuse d’une arme de poing et d’un fusil d’assaut, dans un 4×4 noir par la police lors d’un échange de tirs sur un axe routier.
La tuerie a été perpétrée lors d’une réunion festive des personnels de santé du comté de San Bernardino, durant laquelle une dispute aurait éclaté selon la police. Selon le chef de la police de San Bernardino, « trois individus » au minimum seraient« entrés dans le bâtiment. Ils ont ouvert le feu sur les personnes qui étaient présentes. […] Nous ne savons pas, à ce stade, qui sont ces suspects, nous ne savons pas quelles peuvent être les raisons de cette fusillade. »
Tireurs organisés
Les autorités escortent en lieu sûr les personnes sortant du bâtiment pris pour cible. Selon les premiers éléments de l’enquête, les tireurs semblent avoir agi de façon organisée et déterminée. « Nous savons qu’ils étaient vêtus et équipés d’une manière qui laisse penser qu’ils étaient entrainés et préparés, ajoute le chef de la police de San Bernardino, faisant allusion à leurs tenues paramilitaires. Ils avaient des fusils et non des armes de poing. Nous ne savons toujours pas si cette affaire est liée au terrorisme, dans le sens où les gens l’entendent habituellement. Mais c’est évident, nous sommes face à une situation qui est du terrorisme domestique. »
Plusieurs centaines de personnes évacuées
Vers 20h30 heure française ce mercredi (11h30 heure locale), les pompiers de San Bernardino ont indiqué sur leur compte Twitter qu’ils intervenaient « à la suite d’informations selon lesquelles il y aurait eu 20 victimes lors d’une fusillade ». La police de San Bernardino a ensuite confirmé sur le réseau social la présence d’au moins « un tireur en activité ».
Des personnes quittent le bâtiment pris pour cible.Les télévisions américaines ont diffusé les images de dizaines de personnes sortant à la hâte, les mains en l’air, sur le parking d’un bâtiment, cerné par des policiers lourdement armés. Selon plusieurs médias américains, les coups de feu auraient éclaté au Inland Regional Center, un centre d’aide pour les personnes handicapées.
Le site emploie environ 670 personnes dans plusieurs bureaux dans les comtés californiens de San Bernardino et de Riverside, selon sa page Facebook. Il vient en aide à plus de 30 200 personnes souffrant de handicaps, de la petite enfance à la vieillesse, ainsi qu’à leurs familles.
Sur son compte Twitter, la chaîne CBS a ensuite affirmé qu’une équipe de démineurs était intervenue pour « neutraliser ce qui a été considéré comme pouvant être un engin explosif ». Un employé d’un terrain de golf proche du lieu de la fusillade a par ailleurs expliqué à l’AFP avoir reçu ordre des autorités de suspendre toute activité.
Colère de Barack Obama
Barack Obama a adressé mercredi ses condoléances aux familles de victimes de la fusillade, déplorant des scènes qui se répètent à travers les Etats-Unis et sont « sans équivalent ailleurs dans le monde ». « Il y a des mesures que nous pourrions prendre, non pas pour éliminer toutes ces fusillades, mais pour améliorer les chances qu’elles ne se produisent pas avec une telle fréquence », a déclaré le président américain sur CBS.
Cette attaque intervient moins d’une semaine après une autre fusillade dans l’ouest des Etats-Unis. Un homme était alors entré dans un centre de planning familial du Colorado et avait abattu trois personnes, dont un policier, et blessé plusieurs autres, avant d’être arrêté. Un nouveau drame qui avait provoqué la colère du président Barack Obama et relancé pour la énième fois le débat sur la réglementation des armes à feu.
Le bilan de cette fusillade est le plus lourd depuis le carnage perpétré en décembre 2012 dans l’école de Sandy Hook à Newtown (Connecticut, nord-est), où 26 personnes avaient trouvé la mort, dont 20 enfants de classe de CP. Selon les sites américains qui comptabilisent les fusillades aux Etats-Unis, le pays a vécu 351 fusillades qui ont fait quatre blessés ou plus sur les 11 derniers mois. C’est près d’une fusillade par jour.
RFI