@Informateur- Acteur majeur de la filière Café- cacao dans la région de l’Agneby-Tiassa où il préside aux destinées de la Société coopérative Ivoirienne de Négoce des Produits Agricoles (SCINPA), Moussa Sawadogo se réjouit de l’augmentation du prix du kg de cacao qui passe de 1000 à 1500 FCFA. Il n’oublie cependant pas d’attirer l’attention des gouvernants sur la question du vieillissement des vergers.
- Monsieur Moussa Sawadogo, vous êtes le président de la SCINPA, le gouvernement a fixé le prix du kg de cacao à 1500FCFA. Mais, on sait qu’il est acheté à un prix plus rémunérateur au Cameroun, pouvez-vous dire vraiment que vous n’êtes pas en train de faire de la politique en disant que vous êtes contents?
Nous ne sommes pas dans le même pays. Il y a la Côte d’Ivoire et il y a le Cameroun. En Côte d’Ivoire, il y a des réalités qui sont différentes de celles du Cameroun, et inversement. En Côte d’Ivoire, il y a des coopératives qui sont des intermédiaires et qui aident les producteurs, au Cameroun, il n’y a pas de coopératives. Chaque pays a donc sa manière de gérer sa production. De plus, la Côte d’Ivoire vend par anticipation, ce n’est pas comme au Cameroun où il y a la libéralisation. Ici, lorsqu’il y avait la libéralisation, le cacao se vendait à 250 FCFA le kg. Il y en avait qui vendaient leurs productions à 200FCFA et ça ne s’achetait pas. Je me réjouis donc qu’il y ait la stabilisation qui permet aux producteurs d’avoir ce prix. Et si le prix avait chuté? Nous ne faisons pas la politique, nous disons ce qui est réel, ce qui est vrai. Lorsqu’il y avait la libéralisation, on a tous vu ce qui s’est passé avec des producteurs qui ont brûlé leur cacao pour exprimer leur mécontentement face à la mévente de leurs productions. Le meilleur prix, c’était 1000FCFA, nous n’avons jamais atteint 1500 FCFA. Nous saluons donc les efforts de l’Etat et du président de la République qui nous a permis d’avoir ce prix. Nous lui disons merci pour le travail qu’il fait. Si ce n’était pas bon, on allait le dire haut et fort.
- Et la question des vergers qui sont vieillissants et qui constituent un problème pour le rang de la Côte d’Ivoire si rien n’est fait pour les renouveler?
La cause de tout cela, c’est le changement climatique qui pousse les températures dans les extrêmes, de sorte que s’il doit pleuvoir, il pleut plus et s’il doit faire soleil, la chaleur devient insoutenable. Tout cela a des répercussions sur les vergers. J’ai entendu le ministre d’Etat, Kobenan Kouassi Adjoumani dire qu’ils sont en train de travailler sur la question des vergers. Nous avons besoin de ça, de plantes qui vont résister aux changements climatiques. Il faut qu’on y arrive, sinon, les plantes sont en train de mourir. C’est une triste réalité.
- Quelles sont vos attentes?
Nos attentes, pour l’essentiel, ont trait aux vergers. Nous voulons des vergers qui pourront être à même de survivre aux conséquences des changements climatiques qui constituent une vraie menace pour nous. Il faut aussi mettre en place des programmes pour la formation des producteurs au niveau des produits, de sorte qu’on puisse savoir de quels produits nous avons besoin selon les sols sur lesquels nous plantons notre cacao. Il ne suffit pas de mettre des engrais qui sont peut-être en train de détruire le sol et nous ne le savons pas.
Propos recueillis par Ousmane MODIBO