@informateur- Au Sénégal, ce dimanche 17 novembre 2024 est un jour de vérité au plan électoral pour le parti au pouvoir qui a pris le risque de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées, dans le but de se débarrasser de l’ancienne majorité parlementaire détenue par l’opposition conduite par l’ancien président Macky Sall. 165 sièges de députés sont en jeu, pour obtenir une majorité qualifiée aux trois cinquièmes.
Plus de 7 millions de Sénégalais sont donc appelés aux urnes ce dimanche pour ces législatives anticipées, après une campagne électorale marquée par des heurts violents, des accrochages musclés souvent à l’arme blanche, la mise à sac et l’incendie de quartiers généraux de campagne. Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko ont fait le choix de ne pas tisser d’alliances pour ce scrutin. Leur parti, le Pastef, veut relever le défi de remporter seul ces législatives anticipées, pour ne pas avoir à s’encombrer d’alliés dans le nouveau Parlement qui sortira des urnes ce dimanche.
Mais le nouveau régime, on le sait, doit sa victoire à l’élection présidentielle sénégalaise de juin 2024 à la vaste coalition des forces politiques et syndicales qui s’étaient rassemblées derrière le Pastef pour faire élire Diomaye Faye. Ainsi que la Société civile et l’ensemble des forces vives sénégalaises qui s’étaient dressés contre l’ordre ancien accusé de vouloir confisquer le pouvoir.
C’est donc lors de ces législatives anticipées que les deux mousquetaires du pouvoir vont savoir ce qu’ils valent réellement par eux-mêmes dans les urnes au Sénégal. Le contexte ayant changé depuis la présidentielle et les critiques liées à la gestion et à l’usure du pouvoir faisant leurs effets, ce scrutin anticipé est un pari risqué pour Diomaye Faye et Ousmane Sonko qui font face à une grosse machine. L’ancien président Macky Sall et l’ensemble du gotha de l’ancien régime sont réunis au sein de l’opposition qui a adopté la stratégie de la coalition. Toutes les alliances utiles ont été tissées entre les partis politiques de l’opposition et entre les anciens tenant du pouvoir, la plupart têtes de liste, là où cela est nécessaire, pour donner toutes les chances possibles aux formations les mieux placées de gagner, en fonction des circonscriptions.
S’il venait à être battu, le Pastef n’aura pas la majorité qualifiée pour mettre en œuvre son programme. Macky Sall et l’opposition continueraient alors de contrôler le Parlement. Et la situation pourrait se compliquer davantage pour le gouvernement Sonko qui n’échapperait pas alors à une fatale censure qui le ferait tomber. L’enjeu est donc de taille.
DL/informateur.ci