@informateur- Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale sénégalaise intervenue, le 12 septembre 2024, le Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) au pouvoir, depuis sa victoire au dernier scrutin présidentiel qui a porté son N°2, Diomaye Faye, à la magistrature suprême, a décidé, contre toute attente, de rompre avec ses alliés d’hier.
L’objectif clairement affiché étant de détenir la majorité parlementaire de manière exclusive. Histoire de ne plus rien devoir à qui que ce soit pour la suite de la présente mandature. Un calcul à hauts risques. En effet, face à ce qu’il considérait comme un ‘’culte du blocage’’ entretenu par l’ancienne majorité parlementaire détenue par l’ex-coalition au pouvoir Benno Bokk Yakkar (BBY), le président sénégalais Diomaye Faye a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale, le 12 septembre 2024. Dans la foulée, il a fixé la date des élections législatives anticipées au 17 novembre prochain. Dans l’intervalle, son parti, le Pastef, minoritaire à la Chambre basse avec 23 députés, 40, si on prend en compte ceux de la coalition qui l’a porté au pouvoir, Yewwi Askan Wi(YAW), a aussi pris une surprenante décision. Puisqu’il a pris ses distances, le samedi 21 septembre, avec ladite coalition. De sorte que ce parti ira seul à ces Législatives.
Et pourtant, les enjeux sont tels pour le camp présidentiel que l’on se demande comment il pourra avoir la majorité parlementaire s’il se débarrasse de ceux qui l’ont aidé à prendre le pouvoir ? Faut-il rappeler que ce scrutin est vital pour le Pastef obligé d’avoir la majorité qualifiée s’il veut implémenter son programme de gouvernement basé sur des promesses fondées sur des réformes constitutionnelles ? Or, celles-ci nécessitent l’approbation des 3/5 de l’Assemblée nationale, soit 99 députés. Autant parler d’une course contre la montre.
- Le parti présidentiel devait rester solidaire de la coalition YAW
Logiquement, le parti présidentiel devait rester solidaire de la coalition YAW pour rester dans la dynamique de la victoire du 24 mars qui a vu son candidat rafler la mise devant le porte-étendard de BBY, l’ancien Premier ministre Mamadou Ba. Mais, le vin étant tiré, Faye et Sonko devront le boire, sans doute, jusqu’à la lie. D’autant que cette rupture les précipite carrément dans l’inconnue.
Le Pastef a pris le pouvoir avec 54% des suffrages exprimés. Mais c’était avec l’apport de ses alliés. Autrement, peut-être qu’il y aurait eu un second tour. Nul ne peut soutenir le contraire, car si le parti présidentiel n’avait pas bénéficié du soutien des autres formations politiques qui ont initié le slogan ‘’Diomaye, Président !’’, il est douteux qu’il ait ce score. Dès lors, il ne serait pas faux d’affirmer que le Pastef semble être grisé par le pouvoir. Au point de croire qu’il peut désormais se passer de ceux qui ont fait son candidat ‘’roi’’.
Cependant, la politique étant le champ de tous les possibles, il conviendrait de ne pas jeter le discrédit sur la stratégie de ce parti. Il sait très certainement ce qu’il fait. Même si la probabilité pour qu’il regrette sa décision reste assez grande. On attend donc de voir.
OM/Informateur.ci