@informateur- Depuis 48 heures, plusieurs quartiers de la capitale malienne n’ont pas d’électricité, selon plusieurs témoignages parvenus à informateur.ci, ce dimanche 9 juin 2024. Une situation quasi-quotidienne qui indispose la population et cause également de nombreux désagréments à l’administration mais surtout aux commerçants qui voient leurs activités tourner au ralenti. De fait, les Maliens vivent ainsi depuis plusieurs mois au rythme des délestages qui réduisent leur qualité de vie.
La semaine dernière, on l’a appris, les militaires au pouvoir au Mali ont procédé au lancement des travaux de construction d’une centrale électrique solaire. C’est la troisième du genre. Pour résorber, disent-ils, la sévère crise énergétique qui frappe le Mali. Pas plus tard que le 6 juin dernier, c’est la société Énergie du Mali (EDM-SA) qui recevait un lot de groupes électrogènes afin de renforcer ses capacités.Mais ces actions, bien trop maigres, ne sauraient cacher la misère des populations de ce pays sous la Transition militaire. Car la réalité de la gestion de la junte malienne est implacable pour les populations qui endurent une sévère dégradation de leurs conditions de vie depuis que les militaires au pouvoir, s’inscrivant dans la démarche de défiance de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) dont ils sont membres à l’égard de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont fait le choix de sortir de l’organisation sous-régionale.
Hélas pour les populations maliennes qui paient le prix du choix de la junte , la situation a vite tourné au désastre humanitaire. Ce qui a amené la CEDEAO à privilégier la voie du dialogue pour lever les sanctions économiques prises contre les États de l’AES, afin de permettre la réouverture des frontières, et la libre circulation des personnes et des biens, notamment des denrées alimentaires et des produits de première nécessité. Pour éviter le pire aux populations prise au piège de l’AES devant l’impuissance du chef de la Transition militaire malienne Assimi Goïta à offrir le bien-être promis aux Maliens. Entre autres difficultés au quotidien, la galère de ces pauvres populations s’est notamment fait ressentir à travers la sévère crise énergétique qui s’est accentuée au Mali, faut-il le rappeler, depuis la veille du Ramadan 2024. Ce qui a donné très vite raison, nous l’avions dit, aux observateurs qui doutaient de la capacité de la Transition militaire en place au Mali à faire face aux besoins en électricité du pays.
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En effet, les observateurs n’ont pas tardé à révéler que le Mali est confronté à une crise énergétique majeure. Au point que cela nécessitait environ 500 millions de litres de gasoil pour répondre à ses besoins en électricité pendant le mois du Ramadan en 2024. Ce que la junte a confirmé par le biais du Directeur général de l’Électricité de EDM, Djibril Diallo, qui a fait savoir, lors d’une conférence de presse, que cette quantité de carburant représentait pour le Mali près de 11 000 citernes de 45 000 litres chacune pour un coût de 309 milliards de francs CFA. Une sacrée facture ! Qui laisse planer le spectre d’une hausse du prix de l’électricité dans ce pays qui présente déjà les tarifs d’électricité les plus élevés parmi les pays de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Qui plus est, la déclaration du patron de EDM prenait le contre-pied de celle du chef de la junte burkinabè, Ibrahim Traoré, qui avait maladroitement tenté de faire croire que la Côte d’Ivoire était responsable de la crise énergétique au Mali. Faux !
Car les experts ont démenti cette allégation en expliquant que la crise énergétique au Mali est due, d’une part au fait que ce pays qui traîne une énorme dette énergétique n’est en réalité pas en mesure d’honorer ses factures vis-à-vis de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) qui ne pouvait pas faire plus que cela pour le Mali en situation d’insolvabilité ; et d’autre part parce qu’il est avéré que EDM ne peut pas produire la quantité d’électricité dont le pays a besoin, pour faire face à la demande nationale. Une situation qui pourrait empirer, au regard des graves limites de l’économie malienne qui s’est sérieusement dégradée sous la Transition militaire. En réalité, le lancement en fanfare des travaux de construction de la centrale solaire au Mali n’est qu’un autre coup de bluff. Un coup de bluff de plus, qui ne saurait heureusement tromper personne.
DL/Informateur.ci