@informateur- A la vérité, Affi N’guessan devrait lui-même résoudre ses propres contradictions pour espérer continuer à diriger ce parti. Je m’explique. Voilà quelqu’un qui était un poids lourd de l’opposition dont il a été l’un des fers de lance au plus fort de la contestation de la candidature du président Alassane Ouattara à la Présidentielle 2020. Mais, ô surprise, alors que rien, fondamentalement, ne le justifiait, il a décidé, en toute responsabilité, et toutes honte et dignité bues, de signer un partenariat avec celui qu’il combattait hier.
- Toute honte et dignité bues
Beaucoup se sont alors interrogés, à raison, sur les motivations de ce partenariat qui ne reposait sur aucune base objective. Les deux partis, le RHDP et le FPI, étant idéologiquement aux antipodes l’un de l’autre. Était-ce une stratégie électorale, puisque cet accord est intervenu à quelques semaines des élections locales? Sans doute. Parce que Affi N’guessan qui était candidat à sa succession aux élections régionales dans le Moronou en a profité, le RHDP ayant décidé, au nom de leur partenariat, de sacrifier son porte-étendard, le député Mathias Ahondjon qui a été prié de faire la place au président du FPI. Sauf que ce stratagème ne fut pas suffisant pour sauver celui que ses partisans nomment le Lion du Moronou. Il fut battu à plate couture. Faut-il voir un lien de causalité entre cette défaite et l’actuelle posture du concerné qui ne tient visiblement plus compte de ce « gentleman’s agreement » dans ses sorties ? Pour preuve, il ne prend plus de gants pour brocarder son partenaire, le pouvoir Ouattara qu’il semble ne plus sacquer.
- Il ne prend plus de gants pour brocarder son partenaire
Au surplus, comble de l’incohérence, il n’éprouve aucun scrupule à faire les yeux doux au président Laurent Gbagbo qui continue pourtant d’afficher mépris et arrogance à son égard. Il vient d’ailleurs d’affirmer qu’il est prêt à répondre à l’appel au rassemblement lancé par celui-ci, le dimanche 14 juillet 2024, depuis Bonoua. C’est la goutte de trop qui pourrait faire déborder le vase et précipiter sa chute. Parce que nombre des cadres de son parti n’arrivent plus à le suivre dans ses errements. Conséquence, certains commencent à donner de la voix comme son vice-président Pierre Godé qui apprécie modérément l’attitude de l’ancien Premier ministre de Gbagbo qui semble avoir des difficultés pour couper le cordon ombilical afin de s’émanciper de son ancien mentor. Le FPI est donc à la croisée des chemins. Par la faute, faut-il le relever, de son président incapable de se déterminer clairement face aux choix qui engagent l’avenir de cette formation politique qui devrait faire l’économie d’un autre schisme. Mais ne dit-on pas que le pire n’est jamais sûr ? Touchons du bois.
Par René Ambroise Tiétié