@informateur.ci- L’évocation des résultats d’un sondage cité par Tidjane Thiam, en prenant le soin de préciser son avance sur l’ancien président Laurent Gbagbo, au-delà des mots qui peuvent prêter à polémique au niveau national, est un message codé adressé aux alliés internationaux du régime ivoirien. Je vous explique tout.
L’idée initiale est de briser le mythe fondateur ou le parapluie atomique qui rend le régime ivoirien indéboulonnable. En effet, depuis 2011, une conviction fait consensus au sein de la communauté internationale (occidentale). Elle consiste en la pensée unanimiste que le régime ivoirien actuel, même en situation de « conflit avec les règles démocratiques », vaut mieux que de voir Laurent Gbagbo revenir au pouvoir.
Thiam cite le sondage, en précisant sa côte de popularité par rapport à l’ancien président, pour les mêmes raisons que le régime Ouattara dans son discours et argumentaire politique ne manque jamais de se compare à la gouvernance de L. Gbagbo. Le président du PDCI fait cette comparaison parce que dans les milieux internationaux qu’il fréquente de manière assidue, prospère l’idée qu’on pouvait tolérer les entorses du régime ivoirien de peur qu’en le soumettant à des exigences et pressions fortes, cela profite à celui qui représente la première force politique en cas d’alternance, mais qui constitue pour cette communauté internationale une sorte de scénario du pire.
Alors le sous-entendu de la précision faite par rapport à l’ancien président, qu’il fallait comprendre, c’est que selon Thiam, les résultats de ce sondage montrent qu’il n’existe plus aucune raison de fermer les yeux sur les écarts observés dans la gouvernance en Côte d’Ivoire à partir du moment où lui, l’homme qui rassure les partenaires internationaux est la nouvelle alternative en cas de départ du pouvoir actuel. Il essaie donc de brandir la preuve que la communauté internationale ne prendrait plus aucun risque en s’attaquant au régime ivoirien actuel, puisque ce résultat de sondage démontre qu’une alternance démocratique en 2025 ne profiterait pas à Laurent Gbagbo.
Cela signale deux choses : 1- Le manque d’impartialité de la communauté internationale occidentale impliquée jadis dans le conflit inter-ivoirien, 2- La volonté de Thiam de déclencher des mécanismes internationaux de pression sur un régime ivoirien rendu vulnérable par sa dépendance aux financements par la dette extérieure.
Dr N’goran Bangali
Historien, Maître de conférences, spécialiste des Relations internationales













