Les révélations du député Bachir Ismaël Ouédraogo à propos des dépenses mensuelles du défunt Conseil National de la transition (CNT) fait des vagues. Dans la présente lettre ouverte l’Association Convergence Citoyenne et Panafricaine (CCP) interpelle le parlementaire et l’exhorte en tant que sachant à mieux éclairer le peuple.
Monsieur le Député,
Le 30 Octobre 2016, la télévision BF1 a organisé une émission débat sur les acquis de l’insurrection populaire avec des représentants de partis politiques, des leaders de la société civile et des hommes de droit. Cette émission qui s’inscrivait dans les activités commémoratives de l’an 2 de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014, a réuni autour du journaliste Aubin Guebré, le politique Moussa Zerbo (UPC), l’activiste politique Harouna Dicko , la société civile à travers Siaka Coulibaly, Guy Hervé Kam, l’avocat Me Prosper Farama et vous Bachir Ismaël Ouedraogo représentant du MPP, le parti au pouvoir.
Cette tribune, loin de constituer une foire d’empoigne et un cadre de débat de trop a tenu toutes les promesses avec des apports utiles. Les participants à ce débat faisant fi de la langue de bois ont disséqué sans complaisance le thème «les acquis de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014». L’émission débat a aussi accouché de révélations de haut niveau sur la mal gouvernance au sein de certaines structures de la transition. Monsieur le Député, c’est ainsi que dénonçant un manquement sans précédent au Conseil National de la Transition (CNT), vous avez donné l’information selon laquelle cette assemblée nationale sous la transition dépensait mensuellement un (1) milliard de francs cfa. Si nous faisons un calcul rapide, le CNT a coûté environ 12 à 13 milliards de francs cfa au contribuable Burkinabè pendant les 13 (treize) mois de fonctionnement. Cette information plus que ahurissant vient accorder un crédit à l’opinion qui réclame un audit profond du CNT.
Monsieur le Député, l’information que vous avez donnée suscite tout de même de nombreuses interrogations que nous portons à votre connaissance. Le CNT a-t-il fait l’objet d’audit sans que l’opinion n’en soit officiellement informée des résultats? D’où tenez-vous l’information selon laquelle le CNT a coûté un (1) milliard de franc cfa au trésor Burkinabè par mois?
Votre apport considérable au sein de la commission d’enquête sur le secteur minier dans la dynamique de faire jaillir la vérité sur un certain nombre de faits dans ce milieu, vous impose désormais de dénoncer sans réserve toute mal gouvernance avec impartialité quelque soit son origine. Il serait donc opportun Honorable Député Ouedraogo d’éclairer le peuple sur cette affaire que vous avez dénoncé afin de demeurer plus que jamais dans la dynamique du « plus rien ne sera comme avant ». La vérité que vous énoncerez sur cette affaire, permettra au peuple de savoir si la gestion du CNT par Shérif SY s’est faite dans les règles de l’art de la bonne gouvernance.
Si d’aventure ce manquement grave au CNT est avéré, il serait capital que les auteurs subissent la rigueur de la justice.
Ouagadougou, le 31 Octobre 2016
Pour l’Association Convergence Citoyenne et Panafricaine (CCP)
Ousmane SO