@informateur- L’opposant tchadien, Succès Masra était dans l’œil du cyclone depuis le 20 octobre 2022. Ce jour-là, le pouvoir de N’djamena a réprimé, avec une rare violence, une manifestation du parti Les Transformateurs de cet ‘’empêcheur de gouverner en rond’’ qui trouble les nuits de Mahamat Idriss Déby qui a succédé à son défunt père.
Si la Côte d’Ivoire ou plus exactement, le régime Ouattara a l’opposant Guillame Soro perçu comme le plus irréductible, le Tchad ou le pouvoir Deby fils a Succès Masra, véritable poil à gratter du régime. Les similitudes ne s’arrêtent toutefois pas là. Puisque comme l’Ivoirien, le jeune Tchadien est poursuivi par la justice de son pays.
Et comme son ainé, Succès Masra est sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Et toujours comme Soro, il vivait en exil, loin de son pays où les autorités n’avaient pas trop envie de voir sur le sol tchadien ce fort en gueule dont la popularité reste intacte, malgré son absence. D’ailleurs, lui aussi, encore comme l’enfant de Kofiplè, devait rentrer dans son pays mais avait dû freiner des quatre fers pour ne pas se faire arrêter une fois descendu de son avion. Les deux ont tellement de points en commun.
Récemment, sous la facilitation du président congolais, Félix Tshisekedi, un accord a été trouvé pour que Succès Masra puisse revenir dans son pays. «Il n’y a rien de meilleur que de rentrer chez soi», s’est réjoui Succès Masra, le 3 novembre dernier après son atterrissage à l’aéroport de Ndjamena.
Faut-il rappeler que le retour annoncé de Guillaume Soro, le 22 décembre 2019, avait donné lieu à des affrontements entre forces de l’ordre et partisans de l’ancien PAN. Beaucoup avaient été arrêtés à cette occasion et certains sont même détenus jusqu’à ce jour.
On le voit, les similarités entre les deux hommes sont frappantes. Il ne reste plus qu’à interpeller les personnes de bonne volonté et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) afin qu’elles se décident à s’entremettre pour faire baisser la tension du côté d’Abidjan en rendant possible un retour sécurisé en Côte d’Ivoire de l’ancien Premier ministre de Ouattara.
C’est surtout de la responsabilité de cette organisation sous-régionale qui ne doit pas attendre que les crises éclatent avant de jouer les pompiers, parfois trop tard, et dans des conditions souvent difficiles. Tant il est vrai qu’il est plus facile de ‘’prévenir que de guérir’’.
Ousmane MODIBO