@informateur- Les autorités militaires burkinabè, précisément, le capitaine Ibrahim Traoré, nouvel homme fort du Pays des Hommes Intègres, vient encore de s’illustrer de la manière la plus vile. En effet, il a été pris en flagrant délit de contrevérité et d’ingratitude vis-à-vis de la CEDEAO.
Depuis le dimanche 28 janvier 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ne sont plus membres, selon un communiqué conjoint signé par les trois Etats, de la CEDEAO. C’est une décision qui vient boucler une longue période d’hostilité nourrie par les pays concernés, tous dirigés par des militaires putschistes qui ont identifié cette organisation comme une ‘’empêcheuse de tourner en rond’’.
Tous les trois étant membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), ils ont visiblement décidé de s’émanciper de la tutelle de la CEDEAO ; dans le même temps, ils ne manquent aucune occasion pour diaboliser cette dernière qui ne mérite plus, à leurs yeux, d’être considérée comme une organisation ‘’amie’’. C’est le sens de la sortie, pour le moins maladroite de l’actuel homme fort du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, qui n’a éprouvé aucun scrupule à nier toute contribution de la Communauté à son pays en butte aux attaques terroristes qui endeuillent régulièrement des familles et jettent de nombreuses autres sur la route de l’aventure.
Voici ce qu’il disait au micro d’un confrère qui lui demandait si la CEDEAO avait manifesté sa solidarité au Burkina qui traverse des moments difficiles. «Au titre de la solidarité, nous n’avons jamais reçu d’aide venant de cette organisation (il refuse de nommer la CEDEAO, ce qui traduit son mépris pour celle-ci). Aucun soldat, aucune logistique, aucune compassion», a-t-il confié. Et pourtant, il ressort de différents compte-rendu de la presse que ‘’avec 2 millions de déplacés internes au Burkina Faso, la CEDEAO dit avoir pris ses responsabilités afin de permettre à ce pays de faire face à la situation humanitaire’’.
- L’organisation a offert des tonnes de vivres au Burkina
On se souvient qu’en juillet 2023, la CEDEAO a offert un peu plus de 6.000 T de vivres au Burkina pour que ce pays puisse faire face à la crise humanitaire induite par les attaques des terroristes. Ce don va soutenir les ménages les plus vulnérables. Alors, de quoi parle donc le tombeur de Paul Henri Sandaogo Damiba? Mais, comment s’étonner de la posture du N°1 burkinabé? Il est bien dans sa logique. Car, depuis que les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ont pris le risque de se mettre au ban de la communauté régionale, ils ont également décidé de tourner le dos aux convenances et aux bonnes manières. Parce que la CEDEAO symbolisait à leurs yeux le retour à l’ordre constitutionnel, donc le retour des militaires dans les casernes dont ils n’auraient jamais dû sortir, ils l’ont identifiée comme leur ‘’pire ennemie’’.
En décidant de se retirer de cette organisation, les militaires putschistes au pouvoir dans ces 3 Etats repoussent le retour des civils au pouvoir. Des élections étaient prévues au Mali et au Burkina Faso en 2024, censées assurer le retour à un gouvernement civil, préalable exigé par la CEDEAO pour lever ses sanctions et rétablir ces pays dans ses instances décisionnelles. Mais les partisans des régimes militaires souhaitent allonger la durée des transitions, invoquant la lutte antidjihadiste.
Ibrahim Traoré est donc dans son rôle, sauf qu’il fait preuve d’une ingratitude inqualifiable qui enlève tout crédit à ses propos. C’est bien dommage!
Ousmane MODIBO