Informateur.info- Un cinglant revers pour les autorités de la transition burkinabé et une douche froide pour les partisans de l’exclusion qui ont soutenu à cor et à cri le code électoral révisé en mars dernier. Lequel frappait d’inéligibilité les personnalités ayant soutenu l’ancien régime de Blaise Compaoré. Selon la Cour de justice de la Cedeao saisie, par le CDP pour arbitrer dans cette affaire, ce code n’est pas bon. Alors pas du tout. « Interdire de candidature toute organisation ou personne ayant été politiquement proche du régime défait mais n’ayant commis aucune infraction particulière, revient, pour la Cour, à instituer une sorte de délit d’opinion qui est évidemment inacceptable», y lit –on dans le communiqué rendu public ce lundi 13 juillet 2015 ; à la grande satisfaction du CDP et des partis politiques de l’ex-majorité présidentielle.
Et la Cour n’use pas sans raison du terme «inacceptable». Elle dénonce des ambiguïtés dans le code électoral en ces termes : « le caractère ambigu des critères de l’exclusion et l’application expéditive et massive qui en est faite, que la Cour juge contraire aux textes». La cour y a aussi décelé le caractère expéditif. Estimant que tout cela relève d’une discrimination difficilement justifiable en droit. C’est à se demander où étaient les juristes qui ont soutenu l’élaboration de ce code confligène. Le verdict est donc tombé. Il reste loisible aux autorités de la transition d’obtempérer. Primauté de la décision de la Cour de Justice oblige !
En visite d’amitié et de travail à Abidjan les 6 et 7 juillet dernier, le Premier Ministre Yacouba Isaac Zida avait indiqué à la presse que si la Cour de Justice de la Cedeao condamnait ce code, une révision de la position des autorités serait envisagée. Ce qui suppose qu’a priori, les autorités de la transition ne devraient faire aucune difficulté à lever les obstacles en vue de candidatures ouvertes à ces élections. N’en déplaise aux candidats déclarés de l’ex-opposition qui avaient fait leurs calculs sans le CDP. Tous candidats ! Que le jeu soit transparent et que le peuple se choisisse son président le 11 octobre 2015.
Sir Alfred, Informateur.info