@Informateur- En Côte d’Ivoire, le temps qui passe nous rapproche chaque jour de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025. Dans un an, les Ivoiriens seront à nouveau dans les urnes pour élire leur futur président de la République. Dans les esprits, une lourde question trotte : le président Alassane Ouattara sera-t-il candidat à sa propre succession? Le chef de l’État n’a pas évoqué cette question lors de son dernier message à la Nation à l’occasion du 64e anniversaire de l’indépendance du pays.
Mais les cadres les plus influents de son parti, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), l’appellent depuis longtemps à se présenter pour un quatrième mandat, après 2010, 2015 et 2020. Certes le président Ouattara ne s’est pas encore prononcé sur sa candidature ou non en 2025. Cependant, il y a un indice à ne pas négliger : en plein débat sur la limitation constitutionnelle des mandats présidentiels en Côte d’Ivoire, bien qu’il n’ait pas affirmé qu’il se présentera à nouveau, il a fait savoir qu’il n’est qu’au » premier mandat de la troisième République ». Ce qui signifie qu’il estime avoir la possibilité de briguer un autre mandat. Son argument est repris en chœur par ses partisans qui ne cessent de l’appeler à être le candidat du RHDP en 2025.
Argument vigoureusement écarté par l’opposition qui, rejetant la thèse du premier mandat de la troisième République, soutient qu’il est au contraire frappé depuis longtemps par la clause constitutionnelle qui limite les mandats présidentiels en Côte d’Ivoire à deux (2), du moment que la loi n’est pas rétroactive. La nouvelle Constitution, explique l’opposition, ayant été adoptée après le premier mandat de Ouattara (2010-2015). Une bataille des arguments juridiques susceptible de s’intensifier à la veille du scrutin présidentiel qui arrive à grand pas.
Mais faut-il déjà faire un procès d’intention au président Ouattara quant à une éventuelle candidature en 2025 pour un quatrième mandat, alors qu’il n’a encore rien dit officiellement à ce sujet? On se souvient du scénario de 2020. Après avoir annoncé devant le Parlement et le Sénat sa décision de ne pas se présenter en 2020 et son retrait au profit du candidat initial du RHDP, feu Amadou Gon Coulibaly, il a finalement brigué un troisième mandat au décès de ce dernier. Un choix à l’origine de la tragique crise électorale de 2020, marquée par le mot d’ordre de désobéissance civile et de boycott actif de l’élection présidentielle lancés par l’opposition.
Au bout de la crise électorale, au moins 85 morts et des destructions matérielles non encore évaluées à ce jour. Autant de souffrances humaines que de leçons à tirer…Il n’est pas superflu de rappeler que dans une interview accordée au confrère panafricain Jeune Afrique après la présidentielle de 2020, le président Ouattara a expliqué les raisons qui l’ont amené à se porter candidat en remplacement d’Amadou Gon, avant d’appeler au calme et à la réconciliation. Mais surtout, il a fait savoir sa volonté de passer le flambeau à la »nouvelle génération ». Qu’en sera-t-il en 2025 ?
DL/informateur.ci