Informateur.info- Le 03 juin 2015 les délégués au Conseil supérieur des Burkinabè de l’Etranger (CSBE) section Côte d’Ivoire publiait une déclaration dans laquelle, ils s’insurgeaient contre les agissements de certains activistes qui, selon eux, menacent la quiétude des fonctionnaires et agents du Consulat Général d’Abidjan. C’était l’une des rares déclarations de cette structure dont le rôle réel reste encore à préciser au sein d’une communauté qui peine à s’organiser. On ne les a pas vus broncher quand en février dernier, l’opération de déguerpissement initiée par le gouvernement ivoirien faisait un millier de sans-abris parmi les leurs à Gobelet. Aucun appel à la solidarité vis-à-vis de ces déshérités. En tant qu’organe consultatif de la communauté burkinabé on ne les a pas entendus non plus se prononcer sur les débats politiques de ces derniers mois qui impliquent la vie de la diaspora. Mais curieusement, le jour de la fin de leur mandat, ils pondent une déclaration en lieu et place d’un bilan que l’on attendait d’eux. C’est que depuis leur élection le 3 juin 2012, jamais les délégués ne se sont accordés sur la moindre action commune à mener. Ce qui fait dire à beaucoup d’observateurs que cette dernière déclaration a été suscitée par le Consul Général d’Abidjan, Daouda Diallo.
La raison est que ce dernier attendrait des fonds de Ouagadougou qui doivent lui être alloués en vue de renforcer la sécurité du Consulat Général ; constamment prit d’assaut par des protestataires. Et dans cette perspective, la déclaration des délégués CSBE ainsi que celle faite quelques jours plus tard par le Conseil national des Burkinabè en Côte d’Ivoire (Cnb-ci) dirigé par l’inclassable Salogo Mamadou qui fait feu de tout bois, ne visait en réalité qu’à présenter une situation pressante, nécessitant un décaissement diligent des fonds attendus de Ouaga.
Cela s’appelle bien faire de la politique et le diplomate en l’occurrence est bien dans son rôle. Justin Koutaba, l’ex-ambassadeur, était lui aussi un intriguant mais à l’opposé du Consul Général d’Abidjan, lui ne portait pas de masque et savait descendre de son piédestal pour chercher un compromis avec ceux qui ne partageaient pas la même vision que lui.
Bref, le mandat du CSBE est terminé. Et il n’est pas évident que son renouvellement se fasse sous cette transition. La communauté burkinabé attend de ces «élus» qu’ils fassent leur bilan et non des déclarations sélectives au détriment de ceux qui les ont mandatés.
Jean François Fall