@informateur- Le dimanche 07 juillet 2024, les Français ont mis fin au suspense relatif à l’avènement de l’extrême droite au pouvoir (cohabitation). Aussi, le RN de Jordan Bardella, crédité d’un premier tour prometteur, a finalement échoué à transformer l’essai, se classant troisième, bien loin de la tête de liste. Que faut-il retenir de ce couac salutaire?
Première surprise, en dépit de la ‘’défaite’’ : le Rassemblement national réalise une percée, mais beaucoup moins forte qu’attendue. Le parti d’extrême droite passe de 89 sièges (un record déjà à l’époque) à 143, en comptant les candidats de l’alliance avec Les Républicains et son président Eric Ciotti. La formation de Jordan Bardella et de Marine Le Pen ne se classe donc que troisième en nombre de députés, alors que les projections réalisées par les différents instituts de sondage la plaçaient en tête, et même proche de la majorité absolue (289) pour certaines.
A la vérité, le RN comptait surfer sur sa dynamique des élections européennes, lors desquelles il était arrivé en tête avec 31,37 % des voix et 30 députés européens. Ainsi, en réalisant, dimanche 7 juillet, son meilleur résultat à des élections législatives, ce parti d’extrême droite subit aussi une immense déception. Puisqu’au soir de la dissolution, le 9 juin, jamais le parti de Marine Le Pen et de Jordan Bardella n’avait semblé si proche de gouverner le pays. Après avoir mené campagne en promettant d’envoyer son jeune président de 28 ans à Matignon, le RN n’a pas résisté à la vague des « désistements républicains » : il décroche finalement 143 sièges à l’Assemblée, avec l’aide de ses alliés ciottistes. C’est 55 fauteuils de plus que les 88 dont il disposait jusqu’à la dissolution, très loin d’une majorité absolue. Mais le parti a tout de même de très bonnes raisons de se réjouir. Même si les raisons de sa ‘’défaite’’ sont assez claires. D’autant que le parti a misé sur des personnes qui n’avaient pas une grande expérience politique (ouvriers, femmes de ménage, coursiers…) pour espérer rafler le jackpot et s’inviter à Matignon.
Mais, les Français, surtout les binationaux dont l’avenir était menacé par le RN, ont dû opérer un sursaut patriotique pour faire barrage aux idées exclusionnistes de Marine Le Pen et Co. Pour autant, l’avenir n’est pas encore dégagé, puisque le vote en faveur du RN gagne du terrain. De quoi rester vigilant pour ne pas tomber dans le piège de l’extrême droite qui semble avoir compris qu’il fallait changer de look pour séduire davantage de citoyens.
On l’a vu avec l’arrivée de Jordan Bardella à la tête du parti créé par Jean-Marie Le Pen. Ainsi, la mise sur orbite de ce jeune, propulsé à la tête du parti à 27 ans en 2022, et présenté comme futur Premier ministre de Marine Le Pen dès l’automne 2023, a permis au RN de toucher encore plus « de jeunes, de personnes peu ou pas politisées’’. Dès lors, la lutte contre les extrêmes doit mobiliser toutes les bonnes volontés. En cela, le vote du dimanche 07 juillet qui a permis d’empêcher le RN d’accéder au pouvoir est à saluer. C’est un bon signal. Mais il en faut d’autres. Surtout en périodes électorales afin de bouter l’extrême droite hors des lieux de pouvoir. C’est une exigence de l’entente et du vivre ensemble entre communautés en France comme ailleurs.
OM/Informateur.ci