@informateur-‘’Le partenariat pour la Réconciliation nationale, la Cohésion sociale et la Démocratie est devenu préjudiciable, sans objet et caduc’’, indique le communiqué final de la réunion du Comité central du FPI, ce dimanche 08 septembre 2024, demandant à Pascal Affi N’Guessan d’informer officiellement Alassane Ouattara, président du RHDP, de cette décision.
Ce serait un truisme d’affirmer que le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, ne sait plus à quel saint se vouer. Ainsi, après avoir été en première ligne, en 2020, pour contester la candidature du président Alassane Ouattara au scrutin présidentiel de cette année-là, au motif que la Constitution ne le permettait pas, il a dû faire un rétropédalage, trois ans plus tard, pour se rabibocher avec le même. C’était le 02 mai 2023, par le biais d’un présumé partenariat qui paraissait saugrenu, puisqu’il intervenait entre deux formations que tout sépare. A commencer par le positionnement, l’un étant au pouvoir et l’autre dans l’opposition. Sans parler de l’idéologie, l’un étant libéral et l’autre socialiste. Il n’empêche, les deux partis ont scellé un partenariat qui avait pour objet de consolider ‘’la réconciliation nationale, la cohésion sociale et la démocratie’’.
Deux partis que tout sépare
On était alors à quatre (4) mois des élections locales (Municipales et Régionales). Aussi, Affi s’est-il vu dans l’obligation de s’exprimer afin de dissiper toute interprétation pouvant laisser penser que cet accord était destiné à servir de ‘’base électorale’’ entre les deux formations. Il a donc fait savoir que ‘’ce partenariat n’était pas un accord électoral. Mais, cet accord n’interdit pas de se retrouver là où cela nous semblera nécessaire’’. Néanmoins, lorsque la période électorale est arrivée, le RHDP et le FPI ont fait quelques arrangements dans certaines zones. Notamment, dans la région du Moronou, fief d’Affi, où le candidat du parti présidentiel a dû s’effacer pour ne pas faire de l’ombre au président du FPI. Mais, cela n’a visiblement pas suffi, puisque celui qu’on appelle le ‘’Lion du Moronou’’ a été battu aux élections régionales. Cet échec n’est certainement pas étranger à la rupture opérée par le parti aux deux doigts, ce dimanche 08 septembre, soit 16 mois plus tard. En plus des divergences sur la réconciliation, des désaccords électoraux ont donc également contribué à la rupture. Au nombre des griefs, Affi N’Guessan et ses proches notent que depuis la signature de l’accord, ‘’aucune action conjointe n’a été entreprise par les deux parties en faveur de la réconciliation nationale’’.
- Un accord qui a fait jaser en son temps
Cependant, cet accord qui avait fait jaser en son temps, appelle quelques observations. D’un, il est la preuve qu’Affi ne sait vraiment pas ce qu’il veut, ni où il va. Sinon, on voit mal un parti d’opposition signer un ‘’partenariat’’ avec un autre au pouvoir. Il est vrai que cet accord portait sur ‘’la réconciliation, la cohésion et la démocratie’’ qu’il fallait consolider. Mais, ce sont des ‘’valeurs’’ qui n’ont pas besoin d’un partenariat pour être renforcées. Il suffit que chacun fasse ce qu’il faut à cet effet et à son niveau. D’ailleurs, à aucun moment, dans le cadre de ce partenariat, on a vu le RHDP et le FPI mener des activités allant dans ce sens. Tout est resté dans les ‘’limbes’’.
De deux, que voulait donc concrètement Affi en se rapprochant du RHDP, au détriment des autres formations de l’opposition avec lesquelles, il devrait plutôt frayer ? Il est évident qu’il avait sa petite idée derrière la tête en scellant cet accord. Mais, il a quand même perdu les Régionales. Mis l’un dans l’autre, on voit que Affi a été victime de ses petits calculs. Non seulement, il a perdu la région du Moronou mais, son parti n’a rien ou presque rien ‘’engrangé’’ au terme des élections locales, se contentant d’accessits. C’était finalement un partenariat…perdant pour le FPI qui en a tiré toutes les conséquences. Le parti sort donc sans gloire et sans panache d’une expérience dont il aurait pu faire l’économie.
OM// informateur.ci