Salogo Mamadou, président du Conseil national des Burkinabè en Côte d’Ivoire (CNBCI) ne supporte plus d’avoir des rapports difficiles voire conflictuels avec ses compatriotes de l’Union des chefs et notables burkinabè en Côte d’Ivoire (UCNBCI) que préside Naaba Wobgo. Il a donc pris la louable et noble initiative avec la caution des frères Sawadogo (Issaka et Dramane) de faire un pas vers l’union afin d’enterrer la hache de guerre dans l’intérêt bien compris de la communauté burkinabé en Côte d’Ivoire qui pâtit de la division de ses membres.
L’union fait la force, a-t-on coutume de dire. Salogo Mamadou, président du CNBCI semble en avoir pris de la graine et est donc désormais dans une dynamique de réconciliation avec l’UCNBCI que dirige Naaba Wobgo. En effet, les deux structures étaient divisées et se livraient, à fleurets mouchetés, une «guerre de leadership» qui a négativement impacté, pendant longtemps, l’unité et la cohésion au sein de la diaspora burkinabé en Côte d’Ivoire. Mais, il y a un temps pour tout, a dit l’Ecclésiaste. Un temps pour faire la guerre et un temps pour la paix. Visiblement, pour la communauté burkinabé en Côte d’Ivoire, le temps de faire la paix semble être arrivé. D’autant plus que le Cheick Abdoul Aziz Sarba n’a de cesse d’œuvrer dans la discrétion à l’avènement d’une communauté où ses leaders cultivent l’unité.
Mais l’élément déclencheur de cette nouvelle dynamique a été, faut-il le reconnaître, la solidarité dont a fait montre la communauté vis-à-vis du président du CNBCI pendant sa maladie qui l’a amené à séjourner deux mois durant à Rabat au Maroc. A quelque chose malheur est bon, dit l’adage. La maladie de celui-ci a donc offert l’opportunité aux uns et aux autres, au sein de la communauté burkinabé, de lui témoigner son affection et sa sympathie. Et dans cet élan vertueux, l’Union des chefs et notables burkinabè en Côte d’Ivoire n’était pas en reste puisque la famille Sawadogo (Issaka et Dramane) qui «parraine», plus ou moins, l’union que préside Naaba Wogbo a fait parler son cœur en apportant un soutien financier non négligeable à l’intéressé alors en partance pour le Maroc où il était allé se faire soigner.
![Dramane Sawadogo soutient le rapprochement entre Salogo et Naaba Wogbo](https://i0.wp.com/informateur.info/wp-content/uploads/2016/10/DS.jpg?resize=433%2C633)
Ce geste a tellement touché Salogo Mamadou qu’il a compris qu’en réalité rien n’opposait fondamentalement les deux associations. C’est le sens de la grande cérémonie de réconciliation qu’il ambitionne d’organiser, ce vendredi, à son domicile, pour marquer la fin des « hostilités » entre le CNBCI et l’UCNBCI qui doivent désormais, selon lui, regarder dans la même direction pour l’union et la cohésion au sein de la diaspora burkinabé en Côte d’Ivoire. «Que nous ont apporté nos divisions ? Rien, si ce n’est nous affaiblir. Nous devons tourner la page et enterrer la hache de guerre dans l’intérêt de notre communauté. Ce vendredi j’invite donc mes parents burkinabè de Côte d’Ivoire, toutes tendances et obédiences confondues, à une cérémonie pour célébrer l’union et la cohésion retrouvées. Nous devons désormais marcher la main dans la main et regarder dans la même direction. Nous serons plus forts !», a plaidé Salogo Mamadou. C’est une démarche qui entre en résonnance avec la politique de rassemblement voulue et prônée par le Consul Général du Burkina à Abidjan, Daouda Diallo qui initie depuis peu une rencontre trimestrielle avec les leaders de diaspora pour des échanges francs et fructueux dans l’intérêt des Burkinabè de Côte d’Ivoire.
Faut-il aussi le rappeler, dans une série de dossiers consacrés aux associations, Informateur.info a récemment critiqué l’irresponsabilité et l’égoïsme de certains de ses responsables et mis en cause la démission des autorités consulaires qui s’accommodaient de la situation. Nous avions également interpellé au lendemain de la crise postélectorale la famille Sawadogo qui avait décidé de financer un voyage de «remerciement» au président du Faso. Quatre ans après, nous sommes heureux d’avoir contribué par nos écrits à faire échec à ce projet qui tenait plus du «m’as-tu vu» qu’il n’apportait quelque chose à la communauté. A preuve, Blaise Compaoré est assis à Abidjan depuis bientôt deux ans et personne dans la communauté n’a songé à une cérémonie pour lui rendre un quelconque hommage. Mais était-ce vraiment la faute de la famille Sawadogo, si elle pensait rendre service à des «gens qui n’avaient que dix-neuf sous et ne pouvaient par conséquent compter en francs» ?
En tout état de cause, aujourd’hui, nous avons le sentiment d’avoir été entendus et compris. C’est justement pour cette raison que nous allons soutenir à fond cette paix des braves en voie d’être scellée. Et nous espérons que les associations de jeunesse en feraient autant. C’est-à-dire aller le plus possible vers l’union et la cohésion.
Jean François Fall