C’est le samedi 11février dernier que la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire a commémoré, en différé (elle a été célébrée le 11 décembre 2016 au Burkina), la fête nationale qui marque la date anniversaire de l’accession du pays à la souveraineté nationale. Soit deux (2) mois plus tard. De quoi susciter quelques questionnements.
Le Burkina Faso a accédé à l’indépendance le 05 Août 1960, mais pour des raisons pratiques (il pleut généralement au mois d’Août), les autorités de l’époque ont décidé de commémorer la date anniversaire de cet évènement fondateur au mois de décembre, précisément le 11 décembre de chaque année. Le 56 ème anniversaire de l’indépendance du Pays des Hommes Intègres a donc été célébré le 11 décembre 2016. Mais comme cela se passe depuis des années, l’Ambassade du Burkina Faso en Côte d’Ivoire qui devait faire la fête en différé, a retenu la date du 11 février 2017 pour célébrer à son tour l’évènement. Soit deux (2) mois plus tard. Du coup, la commémoration de l’anniversaire de l’accession du pays à la souveraineté nationale perd tout son sens. Que le différé soit d’une ou deux semaines, cela peut se comprendre, mais qu’il soit de huit(8) semaines est proprement inouï ! Que s’est-il passé pour que la célébration de la fête nationale (c’est le nom qu’on donne à la fête de l’indépendance là-bas) prenne un tel retard ? Manque de moyens ? Inimaginable, puisque l’Etat alloue une certaine somme à chaque ambassade à cet effet. Indisponibilité de l’Ambassadeur ? A écarter, puisque chaque représentant du pays à l’étranger se doit d’intégrer cette cérémonie emblématique de l’indépendance et de la souveraineté de la Nation dans son agenda. Mais, alors, qu’est-ce qui peut justifier un tel décalage ? Pourquoi si tard ? A l’évidence, on se perd en conjectures. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce grand retard «tue» le sens de cet évènement majeur auquel chaque Burkinabè attache une grande importance. Déjà que la célébration de l’indépendance a été décalée, on l’a dit, pour des raisons pratiques, ce long différé que rien, apparemment, ne justifie est du plus mauvais effet. Subséquemment, il serait souhaitable que la fête nationale se tienne, en Côte d’Ivoire, à une date raisonnable pour prévenir la «banalisation» de cet évènement qui sert de lien «identificatoire» pour la communauté burkinabè en Eburnie. Car, à trop le différer, il pourrait perdre toute signification et ne plus rien dire aux Burkinabè de la «diaspo» qui résident en Côte d’Ivoire. C’est un vœu.
Jean François Fall