‘- Le MPP garantira l’effectivité du vote de la diaspora en 2020
Secrétaire en charge de l’administration et de la communication du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) section Côte d’Ivoire, Désiré Nawatalba Yaméogo bat campagne au Burkina Faso pour son candidat Roc Marc Christian Kaboré. Informateur.info lui a tendu son micro. Entretien.
– Vous êtes à Ouaga depuis peu et en plein dans la campagne présidentielle aux cotés du MPP votre formation politique. Comment vivez-vous cette campagne quand on sait que la diaspora n’est pas prise en compte dans les élections en cours ?
Tout d’abord, permettez que nous remerciions une fois de plus votre organe pour le relais des activités du parti en Côte d’Ivoire comme au Burkina Faso. En ce sens que depuis les premières heures du MPP en Côte d’Ivoire c’est-à-dire juste après notre retour du congrès constitutif du 25 janvier 2014 à la maison du peuple à Ouagadougou, Informateur.info a été le premier organe en Côte d’Ivoire à avoir réalisé un article sur nous. Votre organe demeure de notre point de vue incontournable et le meilleur défenseur de la cause de la diaspora en Côte d’Ivoire, toute sensibilité confondue. Soyez en remercié pour ce travail d’utilité publique que vous abattez depuis plus de six ans au profit de la communauté.
Pour revenir à votre question, nous sommes à Ouaga depuis le 10 septembre 2015 avec la seule motivation de pouvoir nous exprimer en tant que citoyen Burkinabé au scrutin démocratique qui doit confirmer la victoire du peuple Burkinabè selon l’esprit de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014 et par ricocher mettre fin au pouvoir transitionnel en cours au profit d’un pouvoir résultant d’une élection démocratique gage de paix et de développement harmonieux. C’est une énorme satisfaction sur tous les plans. Nous ne boudons pas notre plaisir pour nous affirmer dans ce sens. Juste pour dire que nous sommes investis corps et âmes dans cette campagne à travers notre participation aux différents meetings et autres activités dans l’objectif d’offrir la victoire à notre candidat reçu partout où nous sommes passés au Burkina Faso lors de cette campagne comme l’homme du consensus pour un Burkina Faso prospère, démocratique et de paix sociale.
– On est bien tenté de vous demander pourquoi allez au pays battre campagne quand la Diaspora n’est pas prise en compte dans les élections en cours ?
Merci, pour la pertinence de votre question car cela nous permet ici de lever une équivoque important à mes yeux en tant que leaders d’opinions. Avec notre expérience associative tournée vers la promotion des valeurs du bien être, et vu notre engagement dans la lutte pour l’égalité des hommes, il était important pour nous de prendre nos responsabilités afin d’influencer positivement nos gouvernants à travers un dialogue républicain comme l’a toujours conseillé feu Félix Houphouët Boigny devant n’importe quelle situation comportant un risque d’affectation de l’honneur de l’homme, d’un pays et de tout autre sujet sensible.
– Pour vous, il était donc nécessaire d’y être ?
Oui, je suis de la diaspora certes, mais j’estime que devant une situation exceptionnelle, il faut faire recours à une mesure exceptionnelle. En ce sens que face à la nouvelle situation provoquée par la chute du régime de Blaise Compaoré, une réadaptation de toutes les mesures entrant dans le cadre de notre participation au scrutin de fin novembre 2015 était, sans parti pris, nécessaire au nom des risques qui se profilaient à l’horizon surtout que nous savions que nous étions à moins d’une année des élections. D’aucuns me dirons que notre constitution et même la charte de la transition autorisaient notre participation, j’en conviens. Mais pour être réaliste, si nous le voulons vraiment, vu notre situation économique, il était difficile à mon avis de respecter ces dispositions à la lettre. Nous le disons, parce que même étant aux affaires et malgré la loi qui autorisait notre participation aux élections de 2010, le pouvoir d’alors et presqu’à la même période, a demandé à l’Assemblée nationale d’entériner le report de notre participation pour des problèmes techniques et surtout de financement pour les élections de 2015. Cette décision digne d’un brigandage moral avait même été prise sans au préalable prévoir un calendrier des reformes sur le code électoral qui devait d’une manière sincère nous permettre de participer honnêtement au scrutin de 2015 d’où la naissance du même problème. Conséquence, nous avons été une fois de plus maintenus dans la situation antérieure de 2009. Vous vous imaginez 4 ou 5 millions de potentiels électeurs aller voter dans seulement trois bureaux de vote pour ce qui concerne la diaspora Burkinabè en Côte d’Ivoire; c’est à dire au Consulat Général du Burkina Faso à Abidjan, celui de Bouaké et dans l’enceinte de l’Ambassade située au 5ème étage de l’immeuble Sidam au Plateau. Cela me paraît impossible. Parce qu’une telle démarche aurait débouché sur une élection tronquée.
– Les Guinéens et les Maliens votent pourtant, vous n’y voyez pas plutôt un manque de volonté politique ?
C’est vrai que les Maliens, les Guinéens et d’autres ressortissants de la Cedeao exercent leur droit de vote et participent au choix de leurs dirigeants. Mais je voudrais relever que leurs pays ont préalablement adopté les reformes constitutionnelles nécessaires pour permettre à leurs citoyens de s’exprimer le plus librement et le plus proche possible dans un bureau de vote à cet effet. Personnellement je pense que si le MPP accède au pouvoir, puisque nous avions participé jusqu’à ce jour aux grande dates qui ont servi à écrire et valider le programme de société du parti avec bien sûr la contribution remarquable de la diaspora Burkinabé pour le compte du parti, la diaspora verra la réparation de cette injustice politique sinon morale lors des élections à venir. C’est d’ailleurs ce qu’a promis le président du parti et candidat à l’élection présidentielle du 29 Novembre 2015.
– C’est donc la raison de votre engagement dans la campagne aux côtés de votre parti ?
On peut le dire ainsi, le MPP a le meilleur programme de société à la fois pour le Burkina Faso mais également pour la diaspora.
– Cette semaine marque la dernière ligne droite de la campagne, pensez vous que les populations déjà visitées sont réceptives au message du MPP ?
Sur ce plan nous n’avons pas d’inquiétude, vu la pertinence du programme de l’homme du consensus pour le retour à l’intégrité. Nous avons pu jusque-là noter que Roch Marc Christian Kaboré mobilise et fédère les Burkinabè. L’adhésion est vraiment populaire, preuve que le message est partagé. Vous suivez sans doute les foules que cette campagne soulève chaque fois qu’il est dans une localité. Notre champion est le meilleur.
– En tant que pur produit de la diaspora, qu’est ce que le MPP propose concrètement pour les Burkinabè de l’extérieur dans son programme de société ?
En direction de la diaspora, et concrètement, le MPP propose en ce qui concerne le vote, l’effectivité de la participation de la diaspora aux élections à venir comme l’a souligné le président Kaboré. «L’effectivité de la participation de nos compatriotes de l’étranger aux élections futures sera garantie», a promis notre candidat. Ce qui à mon humble avis mettra fin certainement à ce qui ressemble à un fonds de commerce pour certaines personne vu la teneur ambiguë de leur position. Le projet de société prévoit aussi la mobilisation et la mise en valeur des compétences de nos compatriotes à l’étranger, afin de les impliquer davantage dans la recherche de solutions aux préoccupations du peuple burkinabé dans le domaine économique et social. La promotion de l’entrepreneuriat, et la création d’une structure au niveau de l’exécutif pour servir de relais et assurer leur participation au développement du pays sont autant d’aspects qui seront bénéfiques à la diaspora.
– Les rapports entre la Côte d’Ivoire votre pays d’adoption et le Burkina connaissent un froid ces derniers temps. Pensez vous que le MPP une fois au pouvoir pourrait œuvrer à dissiper les malentendus ?
Evidemment ! D’autant plus qu’au-delà des positions politiques, les valeurs historiques entre ces deux nations sont tellement liées qu’aucun des gouvernants de ces deux pays frères ne peut se passer de l’autre. Cela s’explique à travers plusieurs facteurs dont le plus pertinent est le facteur démographique et socio-économique. Le Mouvement du peuple pour le progrès est un parti politique d’obédience social- démocrate, c’est-à-dire qui accorde une mention spéciale à la promotion de la valeur humaine. Pour ce fait, je crois sincèrement qu’avec l’esprit d’ouverture des responsables du parti et surtout du président, je dirai que c’est un quiproquo qui sera évacué s’il en existait vraiment. Roch Marc Christian Kaboré promet dans son projet de société une diplomatie d’ouverture et dynamique.
– A quel score vous vous attendez au soir du 29 novembre pour votre candidat Roch Marc Christian Kaboré?
Vu l’engagement des militants du parti à tous les niveaux et surtout l’engagement des sympathisants du parti et du président lui-même, comme le témoigne l’engouement pendant le passage du candidat lors de la campagne et avant et surtout au ratissage de la «marrée orange» en ce qui concerne le porte à porte qui consiste à sensibiliser les militants pour un vote juste et réaliste je crois que le MPP remportera la présidentielle à un score sans appel. Le Burkina Faso a hâte à se remettre au travail avec Roc Marc Christian Kaboré.
– Un appel à lancer à l’endroit des électeurs ?
Aux électeurs, nous demandons une mobilisation totale et parfaite afin de confirmer davantage la maturité du peuple burkinabé à l’image de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Je les exhorte à voter massivement en faveur du candidat du MPP. Voter Roch Marc Christian Kaboré, c’est opter pour le développement du Burkina Faso et par ricochet la lutte contre la pauvreté.
Propos recueillis par Jean François Fall