@Informateur-Au Mali, l’affaire dite de la surfacturation de l’avion présidentiel et des équipements militaires portant sur un montant d’environ 130 milliards FCFA en 2014, est une chanson sans fin qui a déjà fait une victime de taille. En effet, l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga est mort en détention en mars 2022, à la suite de problème de santé. Malgré son état, la Transition militaire malienne avait refusé son évacuation sanitaire préconisée par les recommandations des médecins.
Dans ce dossier ouvert par la justice malienne depuis 2021, l’ancienne ministre de l’Économie Bouaré Fily Sissoko, ne veut pas connaître le même sort. Aussi son avocat s’est-il pourvu en cassation le 25 novembre 2024 devant la Chambre criminelle de la Cour suprême, dans le but d’obtenir sa libération au plus tôt. Me Djanguina Tounkara estime qu’après plus de trois ans de détention provisoire, son cliente, à ce jour présumée innocente aux termes de la loi, doit être remise en liberté.
Faut-il le rappeler, après les démarches précédentes, sa dernière demande de libération sous contrôle judiciaire avait été rejetée par la Chambre d’accusation de la Cour suprême. L’ex-ministre de l’Économie est poursuivie pour »corruption » et »atteinte aux biens publics », avec une dizaine d’autres personnalités politiques et du monde des affaires dont beaucoup ont quitté le territoire malien.
Démarré en septembre 2024, le procès de l’affaire de l’avion présidentiel et des contrats militaires surfacturés a été suspendu le 9 octobre 2024. Faute de preuves suffisantes, les représentants de l’État malien ne s’étaient pas présentés devant le juge ce jour-là. L’affaire a donc été renvoyée pour complément d’information. Pour l’avocat de Bouaré Fily Sissoko, »soit on organise son procès, soit on la libère », dès lors que l’accusation n’est pas en mesure de rapporter les preuves de sa culpabilité. Me Tounkara insiste sur le fait que cette détention provisoire ne saurait plus se justifier. D’autant plus que, justifie-t-il, sa cliente qui »ne représente pas un danger pour l’ordre public (…) n’a jamais cherché à fuir ». Au contraire, l’ancienne ministre de l’Économie avait, il n’est pas superflu de le rappeler, écrit au chef de la Transition militaire malienne, Assimi Goïta, pour que son procès puisse enfin se tenir, pour »sortir blanchie de tout soupçon ».
Mais le procès a été suspendu pour une durée indéterminée. Il faut le dire, la plupart des observateurs restent convaincus que ce procès dans lequel l’accusation peine à fournir les preuves, n’est en réalité qu’une chasse aux sorcières dirigée contre les cadres de l’ancien régime.
DL/informateur.ci