‘@Informateur- Des unités combattantes qui lèvent le camp précipitamment d’une ville lorsque le danger est imminent. Des camps érigés en forteresse dans certaines zones et dont les éléments refusent de répondre aux appels à la détresse des populations situées à quelques encablures de là. Ce sont là des faits qui questionnent la stratégie de l’armée burkinabè dans la lutte qu’elle mène contre le terrorisme. Et les exemples se ramassent à la pelle.
En effet, dans la nuit du 4 au 5 juin 2021 à Solhan dans la province du Yagha, des groupes armés terroristes (GAT) ont pris d’assaut toute la nuit cette ville qu’ils ont mise à feu et à sang. Durant toute la nuit, ils ont donné libre court à toute sorte de barbarie causant au moins 160 morts. En dépit des signes avant-coureurs de ce drame et des appels à l’aide, les FDS postés à seulement une quinzaine de kilomètres du lieu du drame n’ont pas daigné bouger.
Dans la nuit du 11 au 12 juin 2022, soit un an après Solhan, au moins 86 civils sont massacrés à Seytenga occasionnant le déplacement de plus de 34,000 personnes vers Dori, chef-lieu de la région du Sahel. Avant ce drame, des témoignages ont fait état d’un harcèlement continu des populations par les groupes armés. Malheureusement faute d’une réponse des FDS postées à Dori, le pire a fini par arriver.
Que dire du dernier massacre en date de Partiaga, dans la province de Diapaga où la ville a été encerclée durant des jours avant que les populations ne finissent par être exécutés à bout portant par les groupes armés terroristes. Là également de nombreux témoignages de rescapés et du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) indiquent que les FDS ont abandonné la ville aux mains des terroristes.
Même le drame d’Inata survenu le 14 novembre 2021 et qui s’était soldé par la mort de 57 personnes dont 53 gendarmes avait été imputé à un défaut de relèvement des troupes en faction qui avaient fini leur mission, épuisé leurs rations alimentaires et devenues vulnérables face à l’ennemi. Faut-il rappeler que ce drame a valu la sortie d’un livre intitulé «Le drame d’Inata au Burkina Faso, Absence indicible de vision stratégique».Son auteur Lonan Charles Ouattara, ancien officier supérieur de l’armée burkinabè, n’a pas manqué de relever des manquements stratégique, opérationnel et tactique de l’armée burkinabè.
A l’aune de ces faits indiscutables, l’on est amené à reconnaitre que les FDS burkinabè aussi valeureuses qu’elles soient ont une responsabilité dans les hécatombes que l’on enregistre ça et là dans la lutte contre le terrorisme. Dans bien de cas, leurs interventions auraient pu circonscrire les décomptes macabres. Le dire, ce n’est pas méconnaitre leur mérite dans cette lutte; c’est juste espérer voir cette tactique de «non intervention quand il le faut sur le terrain» changer. Ce d’autant qu’elle perdure depuis Roch Marc Christian Kaboré au Capitaine Ibrahim Traoré en passant par le Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.
Alfred SIRIMA