‘@informateur- Intervenant dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, Katinan Koné, vice-président et porte-parole du PPA-CI, a éclairé l’opinion sur les tenants et les aboutissants de ce qu’il est convenu d’appeler la ‘’crise des data’’.
Katinan Koné a d’emblée mis les pieds dans le plat. Pour lui, le responsable de la hausse du coût d’internet est connu. «Nous voulons dire aux Ivoiriens que l’augmentation du coût de l’internet n’est pas le fait des sociétés de téléphonie mobile. C’est le gouvernement via l’ARTCI qui est à la base de cette hausse», a-t-il expliqué.
Avant de donner les raisons profondes de cette situation. «Et on va vous expliquer pourquoi. Le 12 janvier 2023, cela coïncide avec le début des négociations avec le FMI. L’autorité de régulation qu’est l’ARTCI a instruit les opérateurs de téléphonie mobile d’harmoniser le coût du méga octet. Or, nous sommes dans un régime dit libéral. L’ARTCI a donc demandé aux opérateurs de faire monter le coût à 0,8 FCFA le méga octet. Aucune compagnie ne vendait à ce prix. Elles vendaient plutôt à 0,5 FCFA. Elles ne comprenaient donc pas pourquoi elles devaient vendre à ce prix. Puisqu’elles faisaient déjà des bénéfices avec les anciens prix», a assuré le porte-parole du PPA-CI.
Poursuivant, il a révélé que les sociétés de téléphonie mobile ont traîné les pas. «D’où vient-il qu’on leur demande une hausse, ce qui aurait gonflé leurs chiffres d’affaires? Le 23 mars 2023, l’ARTCI les réunit et leur enjoint de faire monter les prix à 0,8 FCFA le méga octet. A défaut, ils seraient frappés par une amende de 6 milliards FCFA. Donc celui qui était à 0,5 et qui monte à 0,8 FCFA fait une augmentation de 60% de son chiffre d’affaires», a -t-il ajouté.
Selon lui, le gouvernement a donné de fausses raisons pour justifier cette hausse. «Pourquoi le gouvernement a fait ça? On a fait croire que c’est pour couvrir le territoire national de la 5G. Or, tous les techniciens interrogés ont laissé entendre que cela ne pouvait pas se faire avant la CAN prochaine qui sera organisée par la Côte d’Ivoire en janvier prochain. On n’a pas le dispositif pour réaliser ça avant la compétition. Du coup, l’argument de la CAN tombait à l’eau. D’ailleurs, on ne voit pas pourquoi on ne peut pas continuer à fonctionner avec la 4G à la CAN. Le Cameroun a fait sa CAN avec le 4G, pourquoi pas la Côte d’Ivoire?», s’est interrogé Katinan Koné.
Depuis 2012, a -t-il relevé, ‘’le souffre-douleur des autorités en matière fiscale, ce sont les opérateurs de téléphonie mobile’’. Puisque c’est un secteur en plein essor. Pour lui, le pays a une économie désarticulée, donc on ne peut pas prélever l’impôt sur certains secteurs. «On frappe donc toujours à la même place et c’est la téléphonie mobile. Il y a au moins 5 taxes qui sont assises sur le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie mobile. Vous comprenez donc, puisque les taxes sont assises sur le chiffre d’affaires, si on augmente le chiffre d’affaires, on augmente par la même occasion les taxes. J’améliore mon ratio de pression fiscale. De 12%, on peut monter à 13 ou 14%», a -t-il confié.
Puis, il a fait savoir que c’est le FMI qui a demandé que l’on augmente le taux de pression fiscale qui est de 12%. «C’est très simple. Il y avait deux solutions, soit augmenter la TVA qui est de 18% à 20%, les Ivoiriens auraient crié au scandale et ils auraient compris que c’est le gouvernement qui augmente les impôts. Soit augmenter tous les autres taux. Mais, ce n’était pas une bonne solution. Le mieux, c’était de demander aux opérateurs de téléphonie mobile d’augmenter le chiffre d’affaires. Dans ce cas, on ne verra pas l’Etat, mais lesdits opérateurs. Voilà le mécanisme. Si on veut augmenter la TVA, il y a deux méthodes, soit on augmente la TVA à 20%, soit, on se débrouille pour augmenter le chiffre d’affaires. C’est donc au secteur de la téléphonie mobile que l’on a appliqué les recommandations du FMI. Voilà la réalité», s’est-il longuement exprimé en rappelant que ce ne sont pas les opérateurs de téléphonie qui ont décidé d’augmenter le coût de l’internet. «C’est le gouvernement par le biais de l’ARTCI. Et chaque trois mois, le FMI va venir pour contrôler cet accord», a – t-il conclu.
Ousmane MODIBO