@Informateur- «Si dans un mois des mesures urgentes ne sont pas prises pour faire face aux crises multiformes que traverse le Burkina Faso, l’opposition politique demandera la démission de Roch Marc Christian Kaboré et son gouvernement». C’est l’ultimatum qu’avait lancé, le 09 novembre dernier, le Chef de file de l’opposition politique burkinabè au président du Faso. Pour l’opposition politique burkinabè qui s’exprimait à l’occasion d’une conférence de presse, l’objectif n’est pas de renverser le régime mais de ramener la paix au Burkina Faso. «Si nous leur donnons un délai, c’est pour qu’ils puissent changer les choses», avait soutenu Eddie Komboïgo. Le ton donné par l’opposition politique avait aussitôt enclenché une série de sorties médiatiques d’organisations de la société civile, notamment la coalition du 27 novembre qui ont commencé à «bâtir des plans sur la comète» dans la perspective d’un changement de régime.
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Prenant la mesure de la colère suite au drame de Inata, le président du Faso a réagi le 17 novembre en ces termes : «Il ne peut pas être normal en ce moment, que l’Armée qui doit être la structure la mieux organisée, que dans cette armée, nous ayons des dysfonctionnements à un niveau si important ; des dysfonctionnements concernant les questions de l’alimentation, des dysfonctionnements concernant les questions logistiques et autres. Cela est inacceptable et c’est pourquoi je comprends fort bien les différentes réactions de colère qui sont exprimées çà et là.».
Roch Kaboré ne s’est pas arrêté à cet aveu, il a aussitôt ordonné une enquête dont le résultat (bien que rejeté) lui a été présenté le 30 novembre. Le fait est suffisamment rare pour être souligné. De mémoire, c’est la première fois que le chef suprême de l’armée burkinabè trouve une enquête nécessaire et l’exige solennellement dans une déclaration. Quel sort a-t-il fait des enquêtes sur les attaques de Solhan (132 morts), de Foubé (19 morts) et même le massacre de Yirgou (au moins 200morts)?
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On peut le dire, l’ultimatum de l’opposition et la colère de la rue qui s’en est suivie ont fait bouger les lignes. Dissolution du gouvernement, annonce d’une opération mains propres etc. Mais pas que. Les nuits blanches consécutives à la situation délétère ont fait perdre quelques poids au président du Faso dont le visage s’est quelque peu aminci ; même s’il explique ce fait par un régime alimentaire.
On retient tout simplement que le président du Faso a compris le message et qu’il mérite une seconde chance. Le temps de voir l’impact des mesures qu’il a annoncées dans un trimestre voir moins.
Alfred SIRIMA