‘@Informateur- Les 29 et 30 septembre dernier, le Capitaine Ibrahim Traoré et ses camarades retournaient les armes censées défendre le territoire national contre le terrorisme pour régler leurs comptes au Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo, accusé de laxisme et d’avoir même trahi en quelque sorte les ambitions du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR).
Selon le Capitaine Traoré Ibrahim, les forces combattantes engagées sur le terrain dans la lutte contre le terrorisme sont régulièrement en butte à des problèmes de logistiques auxquels le Lieutenant-Colonel Paul Henri Damiba n’apportait pas de réponses. A cela s’ajoute l’orientation quelque peu politique que son prédécesseur donnait au processus de réconciliation.
Tout cela a suffi pour faire le coup d’Etat pour lequel il s’est trouvé dans les rues quelques manifestants visiblement motivés comme d’habitude à soutenir le Capitaine Traoré et ses hommes. Ainsi depuis ce vendredi 14 octobre, le Capitaine Traoré Ibrahim est désigné chef de l’Etat, président d’une Transition qui doit durer 21 mois. Là s’arrête l’euphorie et le populisme de ces deux dernières semaines.
Homme de terrain tout comme son prédécesseur, le Capitaine Traoré doit savoir que seuls les résultats dans la lutte contre le terrorisme lui garantiront de terminer les 21 mois à la tête du pays. Les mêmes causes produisant les mêmes effets.
Le vrai maçon se reconnait au pied du mur, dit-on. Après avoir écouté les critiques formulées par le nouveau capitaine président, on peut s’attendre à ce qu’il ait de bonnes recettes pour débarrasser le pays des terroristes. C’est d’ailleurs ce que les Burkinabè appellent de tout leur vœu.
Mais la tâche à l’évidence ne sera pas facile quand on sait que l’armée est divisée et que le coup d’Etat qui a porté le Capitaine Traoré à la tête du pays en a rajouté à la fracture au sein des forces armées. Il y a de toute évidence un travail de cohésion à abattre. Autant dans l’armée que pour le peuple lui-même en proie à une crise.
De la réussite de ce chantier (débarrasser le pays des terroristes ou réduire ce phénomène) dépendra la suite de sa présence à la tète du Burkina Faso. Il ne faudra pas qu’il se leurre. Car, le citoyen burkinabè lambda aspire à un pays sécurisé.
Alfred SIRIMA