Lors de son allocution à l’Assemblée générale constitutive du parti unifié, le président Alassane Ouattara a semblé faire porter à d’autres la responsabilité des dissensions entre le PDCI et le RDR. CQFD.
«Ceux qui veulent nous diviser, veulent diviser la Côte d’Ivoire. Je les connais. Et nous ne pouvons pas accepter cela», a déclaré le président Alassane Ouattara, lundi 16 juillet dernier à l’Assemblée constitutive du parti unifié. Certains participants ont dû se regarder. Et pour cause. Qui ne se souvient de la cause des bisbilles entre les alliés PDCI et RDR farouchement opposés sur les questions du parti unifié et de l’alternance en 2020 ? Le premier exigeant le respect de la promesse de l’alternance au profit d’un ‘’militant actif ‘’ du vieux parti avant la formation du parti unifié, pendant que le second qui l’entend d’une autre oreille, a jeté ‘’son dévolu’’ sur le parti dit unifié. Il s’en est suivi un dialogue de sourds qui a culminé avec l’Assemblée générale constitutive du parti unifié à laquelle le PDCI, en tant que formation politique indépendante et autonome a refusé de participer. Dès lors, on peut se demander, à raison : ‘’Mais de quoi parle donc Ouattara ?’’. Qui veut diviser le PDCI et le RDR ?
Il est évident que la division à laquelle on assiste est le fait des deux qui ont du mal à surmonter leurs contradictions et qui étalent depuis des mois leur querelle sur la place publique via les médias et réseaux sociaux. L’adresse du Chef de l’Etat ressemble donc à de la diversion. Histoire de faire baisser la ‘’tension’’ entre alliés. Mais, Bédié et lui ne peuvent toutefois faire l’économie d’un véritable ‘’aggiornamento’’ pour recoller les morceaux de leur union brisée par les incompréhensions et non par des ‘’ennemis’’ qu’il dit ‘’connaître. A l’évidence, il lui faudra sortir de la phraséologie ‘’victimaire’’ pour regarder la réalité en face, à savoir qu’il ne saurait y avoir de parti unifié sans le PDCI.
Visiblement, il semble en avoir pris subitement conscience, puisqu’il n’a pas fermé la porte au dialogue et à la négociation. Pour que tout continue. Tant mieux.
René Ambroise Tiétié