Le samedi 8 septembre prochain se tiendra à Abidjan à la bourse du travail à Treichville la 1ère édition du Festival des Arts et de la culture Gouronsi. En prélude à cet évènement, Informateur.info a rencontré le promoteur, M. Idrissa Badolo qui a bien voulu nous donner un aperçu. Entretien.
Informateur.info- Vous initiez le 08 septembre prochain la 1ère édition du festival des Arts et de la culture Gourounsi. Pourquoi un festival de la culture gourounsi en particulier?
Idrissa Badolo : Pour être sincère, l’idée a été mûrie avec la regrettée Joséphine Kantiono. Nous pensions au départ à organiser une simple soirée du Binon (danse lyele) à Abidjan. Ensuite, lors du dernier passage de Joseph Mascotte pour l’enregistrement de l’émission Cocktail de l’Intégration à Abidjan, figurait parmi les artistes venus du Burkina Faso, Ozilou 3Y et M. Antoine Bama, promoteur du Festival de Zoula (Ndlr : Province du Sanguié). Apres l’émission, M. Bazié David et moi avons eux une rencontre d’échange avec eux sur la promotion du Binon et de la culture Gourounsi globalement. Nous avons promis à ces deux Ambassadeurs de la culture Gourounsi de faire quelque chose ici en Côte d’Ivoire où réside une très forte communauté Gourounsi pour promouvoir cette riche culture. Nous allons donc célébrer la culture Gourounsi le 8 septembre prochain.
- Pourquoi, selon vous, les autres communautés devraient s’intéresser à ce Festival?
Le Peuple Gourounsi fait parti des peuples qui constituent le Burkina Faso. Sa culture est un patrimoine national Burkinabè. A notre niveau, ici en Côte d Ivoire, nous constatons avec regret que lors des grandes rencontres de nos communautés, l’expression de la culture Gourounsi est rarement représentée. Cela est dû au fait que ceux qui l’entretenaient auparavant n’ont pas eux de relève. Nous attendons donc à ce festival tous ceux qui aiment le Burkina Faso.
- L’évènement est prévu se tenir en une journée à la bourse du travail à Treichville. Quelles sont les activités qui meubleront ce Festival?
Pour cette 1ère édition du Festival des Arts et Culture Gourounsi, nous allons créer un village Gourounsi virtuel avec son marché sur le modèle du 21 de REO. Nous voulons surtout rendre un hommage aux personnalités de notre communauté et remettre des certificats de reconnaissances et de mérite à ceux qui entretiennent le flambeau de la cohésion au sein de notre communauté et de la grande famille Burkinabè. Nous voudrions que les membres de notre communauté sortent de la léthargie dans laquelle elle semble être plongée depuis un certain temps. Nous tenons à rendre un hommage spécial au Groupe Yinerga qui a remporté en 2002 le Prix de la Diaspora à la Semaine Nationale de la Culture à Bobo Dioulasso. Pour cela nous présenterons le groupe en live au public.
- Qu’est-ce que le public pourrait découvrir dans les stands qui seront dressés?
L’art culinaire du pays Gourounsi est beaucoup apprécie. Ce festival est une belle occasion pour nous de proposer aux participants les boulettes de patte de mais, de sorgho et de petit mille (goulbia) avec les sauces d’oseille (johdom) et du ( jemene). Et l’une des spécialités du pays Gourounsi que les participants aimeraient beaucoup déguster, c’est le porc au four présenté en entier. Nous réservons une autre spécialité pour les Bissas, ils savent de quoi je parle (juste pour la plaisanterie).
- Vous avez prévu une animation culturelle, peut-on avoir une idée des artistes qui vont prester à cette rencontre?
Nous aurons avec nous pour l’animation, l’un des pionniers de la musique tradi- moderne Gourounsi, Issa Kinda alias Kindiss et le Groupe Yinerga. Nous aurons Agogo, Ozilou 3Y, Zomada, Bado Lova, Zillpower, Bationo Balima, Aboulinga, Sam Soro, Soum Deka et bien d autres.
- Vous avez choisi M. Salogo Mamadou comme parrain de cette 1ère édition qu’est ce qui a motivé le choix de sa personne?
Salogo Mamadou étant le président de l’organisation de la culture Burkinabè en Cote d Ivoire, nous avons porté notre choix sur lui pour cette 1ere Édition. A tout Seigneur, tout honneur, dit-on.
- Avez-vous un appel à lancer?
Nous pouvons tout perdre sauf notre culture. Nous vivons à plus d’un millier de kilomètre de notre Patrie mère, mais nous avons dans nos veines la culture de nos ancêtres qui coule. Ce festival est une occasion pour chacun de nous de participer à la promotion de la culture Burkinabè. Nous invitons aussi tous ceux qui aiment la culture Africaine à venir découvrir une merveille du patrimoine culturel Burkinabè, les Arts et Culture Gourounsi le 8 Septembre 2018 de 9h a 20 à la Bourse du travail de Treichville.
Propos recueillis par Jean François Fall