Dans une interview accordée à la chaîne de télévision ‘’France 24’’ et RFI, le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro a dit sa détermination à rencontrer l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo incarcéré à la Haye dans la cadre du pardon et de la réconciliation, mais que sa seule volonté ne suffisait pas.
7 ans après l’accession au pouvoir d’Etat du RDR cornaqué par le président Alassane Ouattara, la question de la réconciliation des ivoiriens entre eux, et celle des Ivoiriens d’avec les populations vivant en Côte d’Ivoire, demeure totale, et semble constituer une bombe à retardement.
Ainsi, se mettant dans la «peau» de la majorité des ivoiriens qui veulent aller à une situation de paix durable, qui passe nécessairement par une réconciliation inclusive, le journaliste a interrogé le président du parlement ivoirien, pour s’enquérir des démarches allant dans ce sens. Sans faux-fuyants, Guillaume Soro a donné sa position sur la question de la réconciliation. «J’ai déclaré publiquement que j’irai voir le président Laurent Gbagbo pour lui demander pardon. Je souhaite que ce soit possible. Vous savez que pour aller à la Haye, à la CPI, il faut une volonté commune»,a martelé le chef du parlement ivoirien. Et d’ajouter:«J’envisage effectivement la possibilité de rencontrer Laurent Gbagbo. C’est un ivoirien, il est à la CPI, mais cela ne dépend pas que de moi».
Assurément, le président de l’Hémicycle ivoirien est de bonne foi, puisque depuis un certain temps, il ne fait que prôner le pardon, la repentance et la réconciliation pour aller à une paix durable. Qui a donc intérêt à ce que le processus de la réconciliation nationale lancé par Guillaume Soro n’aboutisse pas? C’est-à-dire, la libération des prisonniers politiques qu’il souhaite et surtout sa rencontre avec Laurent Gbagbo, qui ne serait pas certainement du goût des tenants actuels du pouvoir. A l’évidence, la seule personne que cette «disposition» d’esprit du premier vice-président de l’Assemblée parlementaire francophone pourrait gêner n’est autre que le président d’honneur du parti à la case, Alassane Ouattara. En effet, cette affaire de réconciliation nationale relève de la volonté du pouvoir actuel, et devrait être chapeautée par le président Alassane Ouattara. Le contraire démontre tout simplement que le régime n’est pas prêt, malgré ses professions de foi, à réunir les conditions de la réconciliation des Ivoiriens. Mais l’histoire retiendra que Guillaume Soro a osé jeter les bases de la ré-fraternisation des Ivoiriens.
Yannick Kobo