A la Haye, des noms de témoins protégés au procès de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo ont été diffusés par erreur sur la chaîne publique de la Cour pénale internationale (CPI). Les faits se sont produits vendredi 5 février lors d’une audience à huis clos pendant laquelle les micros n’ont pas été coupés. La vidéo de cette audience s’est rapidement retrouvée sur les réseaux sociaux et sur Internet.
La CPI indique qu’il s’agit d’un « incident technique ».
« Nous sommes en train de vérifier quelle est la raison de cet incident », explique le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah, qui ajoute que tout va mettre mis en place pour qu’un tel problème technique ne se reproduise pas. Ironie de l’histoire, les échanges diffusés par erreur et qui circulent, depuis, sur Internet portaient justement sur la question de la protection des témoins.
Sur la vidéo, le substitut du procureur se dit inquiet de voir que « certains blogueurs » qui suivent de près le procès « le commentent, en direct » sur Twitter et « cherchent à savoir qui se cache derrière les témoins 9, 10 et 11 ». Il se met ensuite à prononcer leurs noms et révéler ainsi leur identité pensant que son micro est coupé.
Comme la plupart des témoins dans cette procédure, il s’agissait en effet de témoins protégés pour des raisons de sécurité. C’est dire l’embarras dans lequel la CPI est plongée. Vendredi soir, certaines sources, à la Haye, évoquaient même une « catastrophe ».
Cette bourde soulève, en effet, de nombreuses questions sur la suite du procès. Les témoins dont le nom a été révélé viendront-ils témoigner ? Comment la Cour compte-t-elle assurer leur sécurité désormais ?
Joint par RFI, Pascal Turlan, chargé des Relations extérieures au bureau du procureur, estime qu’à l’heure actuelle, il est trop tôt pour le savoir et rappelle aux médias que l’interdiction de divulguer le nom de ces témoins reste en vigueur.Ce samedi, la Cour pénale internationale de La Haye a annoncé l’ouverture d’une enquête sur cet incident.
RFI