Investigateur.net- Créé le 18 Mai 2005, sur les bords de la Seine, par les héritiers du père de la Nation, le Président Félix Houphouët Boigny, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix(RHDP) souffre d’un apparent dysfonctionnement qui pourrait en obérer l’efficacité tout en fragilisant la légitimité. Coup de projecteur sur le fonctionnement d’une alliance qui charrie les frustrations et fait la promotion de la langue de bois.
Question à un(1) euro. Que serait le RHDP sans les parties autres que le RDR et le PDCI ? En d’autres termes, quelle serait la force ou la légitimité de l’alliance des Houphouetistes si elle n’était constituée que du RDR et du PDCI ? Ou encore, pour faire le tour de la question, sans l’UDPCI, le MFA, ou, à un degré moindre, les Forces Nouvelles et l’UPCI, le RHDP aurait-il la même notoriété ou la même amplitude ?
A l’évidence, poser ces questions, c’est y répondre tant il est clair que sans ces partis ou entités, le Rassemblement des Houphouetistes aurait comme un handicap, un manque à combler. D’ailleurs, pour ne parler que des Forces Nouvelles qui se sont naturellement dissoutes dans ce grand ensemble sans crier gare, est-il besoin de rappeler que le RHDP est l’une des conséquences de leur engagement et de leur lutte pour l’instauration d’un nouvel ordre politique fondé sur la liberté, la justice et l’égalité. De sorte qu’il ne serait pas erroné ni prétentieux de soutenir que Guillaume Soro et ses amis sont à l’origine des changements qui ont rendu possible la création du RHDP. Car, sans le 19 septembre 2002, le pays serait encore sous l’empire des refondateurs et la création du RHDP serait de l’ordre de la chimère. Mis l’un dans l’autre, il est évident que l’alliance des Houphouetistes doit une fière chandelle aux Forces nouvelles et à leur emblématique leader qui a bravé l’adversité la plus féroce pour que le combat de l’ex-rébellion ne soit pas vain.
C’est pourquoi, au moment où les Houphouetistes tiennent les rênes du pouvoir, il y a lieu de pointer le fonctionnement du RHDP qui semble désormais s’être transformé en une alliance exclusive entre les présidents Bédié et Ouattara, les autres composantes étant royalement ignorées. C’est un dysfonctionnement, osons le mot, qui fait le lit des frustrations qui constituent, on le sait, un terreau fertile pour les révoltes, soulèvements et autre désordre. On assiste, visiblement, à un mépris des autres leaders dont les ambitions, légitimes, au demeurant, mériteraient d’être prises en compte. C’est dans cette veine qu’il faut percevoir l’idée d’alternance en 2020(le RDR ferait alors la passe au PDCI) qui consacre la dictature du tandem Bédié-Ouattara au sein de l’alliance. Quid alors des autres qui nourriraient des ambitions présidentielles et qui en auraient l’étoffe et le coffre ? C’est une disposition qui viole à la fois l’esprit et la lettre de l’accord du 18 Mai 2005 qui était fondé sur l’égalité et le respect mutuel entre composantes du Rassemblement.
- Une alternative existentielle
Les président Mabri Toikeuse et Gnamien Konan
Or, dorénavant tout se passe comme si le RHDP était au service du RDR et du PDCI ; les autres, tous les autres qui ne sont pas encartés dans ces deux formations pouvant aller voir ailleurs. Il est donc clair que l’alternance telle qu’annoncée est une véritable escroquerie qui ne saurait prospérer pour au moins une raison. Il contient en germes, des risques d’implosion pour l’alliance. Qu’on en juge.
Déjà, le RDR qui apprécie modérément cette disposition ne fait guère mystère de son désir de garder le pouvoir. Sans parler du PDCI qui ne jure plus que, en raison inverse, par cette alternance annoncée. Cela annonce des lendemains pour le moins orageux pour le RHDP. Et pourtant, on aurait pu faire l’économie de cette passe d’armes en ouvrant la compétition. Quitte à passer par des primaires pour départager les éventuels candidats à la candidature, comme cela se fait dans les grandes démocraties. Une telle disposition aurait le mérite de la justice et de l’équité, dont notions fondamentales en démocratie. Lire la suite sur Investigateur.net