Informateur.info-Remettre au goût du jour le dossier du Mont Péko, quelque peu en veilleuse depuis bientôt six mois. C’est dans ce cadre que le mouvement ivoirien des droits de l’homme (Midh) a sollicité et obtenu des nouvelles autorités burkinabè une audience en vue d’attirer l’attention de celles-ci sur le drame que vivent leurs compatriotes dans l’attente d’un éventuel déguerpissement du parc qu’ils occupent depuis 2003. Cette délégation conduite par le président du Conseil d’administration, Me Doumbia Yacouba, sera reçue, ce jeudi 10 mars au palais de Kosyam, en début d’après-midi par M. Zagré Seydou, directeur de cabinet du président Roch Marc Christian Kaboré. Sur instruction du président burkinabè, son directeur de cabinet échangera avec la délégation venue d’Abidjan sur toutes les questions liées aux clandestins du parc du Mont Péko.
Faut-il le rappeler, la gestion de l’évacuation des occupants du Mont Péko avait tourné, en 2015, à un bras de fer entre le Préfet de région de Duékoué, Sangaré Sori, accusé d’avoir crée des ports secs à travers lesquels il levait l’impôt sur les produits agricoles des clandestins et le Conseil représentatif des occupants du Mont Péko (Cromp). Un système de racket dénoncé par le Cromp, (laquelle structure a finalement été suspendue par le préfet) et relayé par plusieurs médias. En atteste également un reportage réalisé par Tv5Monde la même année. (Visionnez le lien ci-dessous)
Ces dénonciations vont faire grands bruit et finir par interpeller le mouvement ivoirien des droits de l’homme. Surtout qu’entre-temps, le secrétaire général du Cromp, Seydou Kiébré, sera mis aux arrêts de manière arbitraire et détenu plus de sept mois sans jugement. Le MIDH initie alors une enquête sur le terrain pour toucher du doigt la réalité des clandestins et s’assurer de la véracité des faits. Dans un rapport intitulé «A qui profitent les prélèvements sur le cacao du Mont Péko» qu’il a publié courant juillet 2015, le MIDH est arrivé à la conclusion que le racket dénoncé est avéré. (Lire le lien ci-dessous). Mieux dans ce rapport rendu public et face auquel le gouvernement ivoirien est resté muet, le Midh a relevé 5 phénomènes majeurs constitutifs de violations des droits de l’homme. Il s’agit entre autres, des atteintes aux droits à la sécurité et des biens, le racket et les brimades et extorsions de fonds commises par les agents de l’office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) sur les clandestins. Le MIDH y a aussi dénoncé une justice à double vitesse, notamment dans les poursuites des clandestins devant le tribunal de Guiglo. C’est bien de tout cela et sans doute des solutions préconisées dans le rapport en vue d’une évacuation diligente du parc que les défenseurs des droits de l’homme, Me Doumbia, et le directeur exécutif du mouvement, Amon Dongo Kouakou vont défendre à Ouagadougou. Volant ainsi la vedette, à juste titre, aux autorités diplomatiques burkinabè en Côte d’Ivoire qui ont fait montre d’une irresponsabilité notoire dans le traitement de ce dossier qui concerne pourtant plus de 20.000 de leurs de ressortissants.
Notons qu’en marge de cette audience, le Pca du Midh mettra à profit sont séjour dans la capitale Ouagalaise pour rencontrer le mouvement burkinabè des droits de l’homme, et faire également une plaidoirie en faveur de la redynamisation de l’IUDH, une fédération africaine des ONG de défense de droits humains
Dalima Dahoué, Informateur.info
NB: Lire aussi
– Mont Péko : Ce que dit le rapport du Mouvement Ivoirien des Droits de l’Homme