Informateur.info- Né en 1975, au Burkina Faso, Sanou Senemi, président de l’Union des jeunes burkinabè de Koumassi (UJBK), réside régulièrement en Côte d’Ivoire depuis 1996. Il est arrivé «tout bébé» dans ce pays où résidait déjà son père avant qu’il ne rentre au «bercail» et ne revienne encore en «basse côte». Et depuis, il faisait la «navette» entre son pays d’origine et son pays d’adoption. De mère, originaire de Tengrela, le président de l’UJBK est, à la vérité, un ivoiro-burkinabé qui a décidé de n’être qu’un Burkinabé, pur produit de la Diaspora du Pays des Hommes Intègres. Faisant ainsi prévaloir son attachement au pays de son père. Et comme pour traduire en actes cette inclination, il n’a pas hésité à se mettre au service de ses compatriotes. C’est le sens de son engagement au sein de l’UJBK dont il est l’un des membres fondateurs. Cette structure, née en réaction aux brimades, exactions et autres avanies dont les Burkinabè ont été l’objet à la faveur de la crise consécutive à l’attaque du 19 septembre 2002, est venue comblée un vide.
Vecteur de rassemblement, d’union et de cohésion, l’UJBK s’est aussi donnée pour mission d’assister les jeunes burkinabè en difficultés. C’est pourquoi, en 2008, Sanou Senemi et ses amis se sont rendus à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan ( MACA) à l’effet non seulement de recenser les Burkinabè détenus dans cette prison mais aussi pour leur apporter un peu de réconfort. A cette occasion, ils ont distribué des vivres et non vivres à leurs compatriotes. Dans la foulée, ils ont également rendu visite aux prisonniers burkinabè d’Aboisso. Ces visites ont permis à de nombreuses familles de renouer avec leurs fils détenus en ce lieu, d’autant que beaucoup avaient perdu toute trace de leurs parents emprisonnés.
Mais, l’UJBK ne fait pas que s’intéresser aux détenus burkinabè. Car, elle a aussi pour vocation d’aider à l’insertion socio-professionnelle de ses adhérents. La structure a donc noué un partenariat avec une auto-école de la place. Toute chose qui lui a permis d’offrir un permis de conduire à une vingtaine de jeunes (pas seulement des Burkinabè) dont le président de l’UJBK qui appelle de ses vœux le soutien de personnes de bonne volonté pour aider sa structure à mener à bien ses activités sans trop de contraintes.
En 1O ans d’existence, l’union peut s’enorgueillir de participer à la campagne pour la collecte de sang. En effet, tous les 3 mois, le président Sanou et ses collaborateurs font un don de sang. La structure contribue donc à sauver des vies.
Initié à la vie associative depuis son jeune âge, Sanou Senemi a un credo : pour lui, la vie est un combat. Et c’est fort de ce postulat qu’il entend relever les défis qui attendent sa structure. Notamment, l’intégration des jeunes Burkinabè à la société ivoirienne dont ils constituent une entité non négligeable. N’en déplaise aux «ivoiritaires» qui rêvent de les voir « rentrer » chez eux. Mais, le président de l’UJBK qui a du « sang ivoirien » dans les veines se gausse de telles considérations qui, pour lui, ne sont plus de saison. Il dirige donc «son» union sans complexe, mais aussi sans illusion ; avec la conviction que la meilleure richesse restent les relations humaines.
Sanou Senemi, la quarantaine épanouie, est célibataire et père d’une fille dont il est particulièrement fier (elle est en 2ème année de droit, au Burkina Faso).
Tassigny Auriol