En Thaïlande, un rapport publié par des ONG locales affirme que la police et les militaires torturent systématiquement les suspects détenus dans le sud à majorité musulmane du pays. La junte militaire, au pouvoir depuis mai 2014, nie ces allégations. Elle dénonce une campagne de dénigrement. La région du sud du royaume est en proie à une insurrection indépendantiste meurtrière depuis des décennies.Cinquante-quatre victimes de torture durant leur détention dans des camps militaires ont apporté leur témoignage pour ce rapport publié par trois ONG thaïlandaises. Un chiffre qui probablement sous-estime l’ampleur du phénomène, car beaucoup de victimes ont tout simplement peur de témoigner.
Les personnes soupçonnées de participer à l’insurrection séparatiste musulmane du sud sont violemment battues durant leur détention. Certaines subissent des simulacres d’étranglement ou de noyade. Elles sont aussi placées nues pendant de longues périodes dans des chambres réfrigérées.
La junte au pouvoir dément les sévices
A la fin de leur détention, les suspects sont contraints de signer un document attestant qu’ils n’ont pas été torturés. Des militaires menacent de tuer ou de violer des membres de leur famille si les détenus ne signent pas. Un rapport solidement étayé et accablant à l’encontre du régime militaire.
Sans grande surprise, le pouvoir thaïlandais a réagi en disant que le rapport était sorti de l’imagination de ses auteurs, enclins à salir la réputation de la junte. Les accusations de torture par les militaires dans le sud du pays refont surface régulièrement ces douze dernières années. Mais jamais un officier n’a été condamné pour torture.
RFI