@informateur.ci- La France est un pays ingouvernable depuis les élections législatives anticipées de 2024. Impossible pour les Premiers ministres de se maintenir longtemps à Matignon. Aussitôt nommés, ils chutent, les uns après les autres, sous des motions de censure et des votes de défiance à l’Assemblée nationale. Difficile de former un gouvernement consensuel dans un contexte de majorités relatives fragmentées qui ne s’accordent pas. Impossible pour le Premier ministre du camp présidentiel affaibli au Parlement de faire passer des projets de loi ou un budget. Les Premiers ministres bloqués et successivement culbutés, l’action gouvernementale est paralysée.
La France fonctionne depuis les législatives anticipées des 29 et 30 juin 2024, en mode expédition des affaires courantes. Dans ce contexte, impossible de mettre en œuvre les mesures du gouvernement et la grogne sociale ne peut qu’enfler. Faut-il le rappeler, en refusant de nommer un Premier ministre de Gauche selon le principe de la cohabitation, Macron a installé son pays dans une instabilité, pour ne pas dire une précarité gouvernementale et une crise institutionnelle. En effet, la règle de la cohabitation veut que, lorsque le camp présidentiel n’a pas la majorité absolue au Parlement, il conclut des accords pour gouverner.
Le cas échéant, le Premier ministre doit être désigné au sein du parti, de la formation ou de l’alliance qui a la plus grande majorité relative à l’Assemblée nationale. Et c’est le bloc de Gauche (le Nouveau Front Populaire (NFP) qui regroupe les Socialistes et alliés) qui détient la plus grande majorité relative au Parlement. C’est donc au sein de NFP que Marcon doit désigner un Premier ministre. Mais il s’y refuse. Or, il y a une conséquence à refuser la cohabitation. Si le Président de la République ne respecte pas cette règle sacrée, tous les Premiers ministres qu’il nommera seront censurés à l’Assemblée nationale et tomberont inéluctablement.
Le gouvernement, paralysé, sera en conséquence dissout. Ce qui entraîne une instabilité gouvernementale et une crise institutionnelle qui empêchent l’action gouvernementale et le fonctionnement normal de l’Etat. C’est le cas de figure en ce moment sous Emmanuel Macron. Le dernier Premier ministre, Sébastien Lecornu, bloqué au Parlement dans l’adoption du budget qu’il avait présenté, avait démissionné, avant d’être reconduit dans ses fonctions par Macron qui joue une carte désespérée, dans une partie pratiquement perdue à l’avance.
La Gauche et l’Extrême droite ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils voteront la motion de censure dès que le Premier ministre reconduit déposera son projet de budget devant le Parlement. Sébastien Lecornu va donc tomber à l’Assemblée nationale. Macron sait qu’il n’y a aucune issue possible pour aucun de ses Premiers ministres, dans le contexte actuel. A moins qu’il ne parvienne à un accord avec le NFP et le RN. Ce qui est peu probable.
Maurice Konan KOUASSI













