@informateur- Le vendredi 24 mai 2024, la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction des Nations Unies (ONU), a ordonné à Israël d’arrêter ‘’immédiatement’’ son offensive militaire à Rafah.
La Cour, qui siège à La Haye, demande également l’arrêt de ‘’toute autre action menée dans le gouvernorat de Rafah qui serait susceptible d’infliger au groupe de Palestiniens de Gaza des conditions d’existence capables d’entraîner sa destruction physique ou partielle’’. Les ordonnances de la CIJ, qui règlent les différends entre Etats, sont juridiquement contraignantes, mais elle n’a aucun moyen de les faire respecter. La Cour a aussi ordonné à Israël de maintenir ouvert le passage de Rafah pour permettre un accès ‘’sans restriction’’ à l’aide humanitaire. Enfin, la juridiction a appelé à la libération immédiate des personnes prises en otages par le Hamas lors de son attaque du 7 octobre 2023 contre Israël.
C’est l’Afrique du Sud qui avait saisi la CIJ, souhaitant que cette dernière ordonne à Israël de cesser immédiatement toutes ses opérations militaires et de faciliter l’accès à l’aide humanitaire. Pretoria a déclaré la semaine dernière devant la CIJ que ‘’le génocide’’ commis par Israël avait atteint un ‘’niveau horrible’’, évoquant notamment des fosses communes, des actes de torture et un blocage de l’aide humanitaire. Israël avait affirmé de son côté qu’un cessez-le-feu imposé permettrait aux combattants du Hamas de se regrouper et rendrait impossible la libération des otages pris lors de l’attaque du mouvement islamiste palestinien, le 7 octobre 2023.
Il faut noter que quelques jours plus tôt, Israël a refusé le cessez-le-feu obtenu par les Etats négociateurs (Etats-Unis, Qatar et Egypte), alors que la partie antagoniste, le Hamas, a pris tout le monde de court en acceptant cet accord. En vérité, le mouvement islamiste avait donné quelques signes de bonne volonté, mais personne ne s’attendait à un accord précisément au moment où l’armée israélienne a lancé l’offensive tant redoutée sur la ville de Rafah.
- Israël a refusé le cessez-le-feu
Faut-il rappeler que depuis le début de ce conflit, le Premier ministre Benjamin Netanyahou qui veut ‘’écraser’’ le mouvement palestinien ne tient aucun compte des condamnations et de l’indignation de la communauté internationale, y compris les manifestations de désapprobation d’une partie de sa propre population qui dénonce les excès de l’offensive de Tsahal qui tue indistinctement civils et militaires palestiniens. Le Hamas a informé l’Egypte et le Qatar qu’il avait « approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu » avec Israël dans la bande de Gaza. Très rapidement, le bureau du Premier ministre israélien a réagi pour affirmer que la proposition acceptée par le Hamas n’était pas celle acceptée par Israël, et même assez éloignée des exigences israéliennes. La pression est donc clairement aujourd’hui sur les dirigeants israéliens pour faire aboutir ce cycle de négociations qui avait repris fin avril.
En Israël, Benjamin Netanyahou est accusé par une partie de l’opinion publique et les familles d’otages de chercher à saborder l’accord, ouvertement refusé par les partis d’extrême-droite de sa coalition. Visiblement, le Premier ministre n’écoute personne et croit dur comme fer que seule l’extermination des combattants du Hamas pourra garantir la sécurité de l’Etat hébreux. Il n’y a rien de plus faux. Parce que non seulement, il ne pourra pas exterminer totalement le mouvement palestinien, mais il grossit le rang de ceux qui n’approuvent pas ses méthodes par trop expéditives qui dénotent une certaine inhumanité.
Ce qui constitue un comble pour le peuple israélien qui doit sa survie à la compassion de la communauté internationale qui a pris fait et cause pour lui suite aux horribles actes de barbarie dont il a été l’objet de la part des nazis. Aujourd’hui, Netanyahou se moque de cette même communauté. C’est inacceptable.
OM/Informateur.ci