En Afrique, quand quelqu’un jouit d’un traitement particulier, on dit qu’il n’est pas «n’importe qui ». Et l’ancien ministre du régime de Blaise Compaoré, Djibril Bassolé, est une de ces personnalités là.
En effet, l’Organisation des nations unies (ONU), vient de jeter un regard particulier sur le dossier de Djibril Bassolé, emprisonné depuis deux ans au Burkina-Faso. Ainsi, selon une information émanant de notre confrère La Lettre du continent, le groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies, exige des autorités du Burkina-Faso, la libération immédiate de Djibril Bassolé, anciennement ministre des Affaires étrangères du Burkina-Faso. Poursuivi pour son rôle présumé dans la tentative de coup d’Etat de septembre 2015.
Le groupe d’experts de l’ONU après étude et analyse du dossier de l’affaire «Djibril Bassolé», a estimé que la détention de l’ex-ministre de Blaise Compaoré est arbitraire. Ce jugement du groupe de travail des Nations unies, se réfère au fait que Djibril Bassolé ait été réintégré «de façon rétroactive » dans la gendarmerie « alors qu’il était en détention». Et subitement transféré devant la justice militaire, pour répondre de chefs d’accusation présumés. Alors que, Djibril Bassolé jouissait déjà de son statut de civil au moment des faits. Par conséquent, il doit être traité comme tel, et donc traduit devant un tribunal civil. Dans cette situation, les experts ne tergiversent aucunement et déclarent que : «soumettre M. Bassolé à la justice militaire, viole son droit à un procès équitable de façon irrévocable. Cette violation est telle que la détention en devient arbitraire et que M. Bassolé doit dès lors être libéré ». Les experts de l’ONU ajoutent même que la libération de l’ex-chef de la diplomatie burkinabè, est «sans préjudice pour le gouvernement».
Selon un des experts, le gouvernement burkinabè n’a pas le choix, car, explique t-il : «De manière générale, à partir du moment où les Etats ont ratifié la charte des Nations unies et le pacte international des droits civils et politiques, ils sont tenus d’appliquer nos décisions».
Yannick Kobo