- Nous n’avons pas besoin d’être mandatés pour faire ce qui nous paraît juste et bien
Informateur.info-Le 02 février dernier, la jeunesse du MPP-Côte d’Ivoire a été reçue en audience à l’Assemblée nationale. Il n’en fallait pas plus pour que les mauvaises langues s’en mêlent. Dans la foulée le SG du MPP- Côte d’Ivoire qui semble avoir élu désormais domicile à Ouaga depuis l’élection du président Roch s’est fendu d’un démenti. Nous avons rencontre Kindo Souleymane, qui explique sa démarche et répond à ses détracteurs. Entretien.
- Vous étiez le 2 février dernier à l’Assemblée nationale pour rencontrer le Président Guillaume Soro. Quel était le but poursuivi à travers cette audience ?
Merci pour l’occasion que vous nous donnez d’expliquer notre démarche. Depuis l’affaire des présumées écoutes téléphoniques et du mandat d’arrêt contre le président de l’Assemblée nationale, nous observons une volonté constante et responsable des autorités ivoiriennes à coopérer à travers un règlement diplomatique. Le Président Alassane Ouattara l’a plus d’une fois indiqué. Il y a dans l’option du président ivoirien le souci que les deux pays ne se livrent pas en spectacle au monde. C’est dans ce cadre que les président Roch Kaboré, notre président et le président Alassane Ouattara se sont rencontré à Addis Abeba pour accorder leur violon. Dès lors nous avons estimé qu’en tant que jeunesse du parti au pouvoir au Burkina, nous avions aussi un rôle à jouer pour renforcer les décisions de nos dirigeants. Récemment l’Assemblée nationale avait dépêché à l’ouest des députés pour sensibiliser et apaiser les esprits parce qu’une chasse à l’homme se préparait contre les Burkinabè suite au mandat d’arrêt.Notre démarche n’était pas un soutien contrairement à ce que beaucoup pensent. Nous voulions donner un signal fort pour un règlement diplomatique de cette affaire. Et nous en vouloir pour ça, c’est être un ennemi de la paix.
- Que répondez-vous justement à ceux qui estiment que l’affaire des écoutes et du mandat ne concernent pas la diaspora et qu’elle doit se tenir en dehors ?
Ceux qui soutiennent cette thèse sont des analphabètes, des ingrats et des hypocrites. Comment peut-on vivre en paix dans un pays qui n’est pas le sien, circuler librement, faire ses affaires et ne pas s’inquiéter que son pays d’origine et son pays d’hospitalité soient au bord d’une crise. Cette affaire concerne bien sûr la diaspora parce que si la Côte d’Ivoire doit répondre par orgueil, ce sont les quatre millions de Burkinabè qui payeront cash dans cette affaire. C’est donc insensé que des leaders qui se disent responsables se baladent pour tenir de tels propos. D’ailleurs, je crois que les Ivoiriens devraient savoir dans la gestion de cette crise qui sont ceux qui aident à un règlement pacifique et ceux qui comme Ponce Pilate s’en lavent les mains.
- Apparemment votre démarche a aussi été très mal appréciée par le Secrétaire Général du MPP-Côte qui a produit un démenti dans lequel il affirme même que vous ne représentez pas la jeunesse de ce parti en Côte d’Ivoire. Quelle réaction?
Je suis surpris de la réaction du Secrétaire Général du MPP-Côte d’Ivoire. Il ne peut pas démentir que nous soyons allés à la rencontre du Président de l’Assemblée nationale. Il peut en revanche dire qu’il ne nous a pas mandatés. Mais nous n’avons pas besoin d’être mandatés pour faire ce qui nous paraît juste et bien. La jeunesse a pris ses responsabilité c’est tout et je ne crois pas qu’il puisse dire que nous ne représentons pas la jeunesse du MPP-Côte d’Ivoire.
- On note que c’est depuis le Burkina que le SG du MPP-CI a produit ce démenti. Pourquoi depuis le Burkina ?
Vous posez une excellente question. En effet notre SG est au Burkina depuis plus de six mois, c’est à dire même avant les élections. Nous nous interrogeons comme vous ce qu’il fait toujours à Ouaga. Et comment nous aurions pu en son absence être mandatés par lui. Nous pensons qu’il doit venir reprendre sa place en côte d’ivoire afin qu’on gère cette situation. Sa place est en Côte d’Ivoire et non à Ouaga.
- Il y a eu aussi cette déclaration d’Abdoulaye Mosse, Secrétaire National chargé de la jeunesse du MPP qui vous désavoue ?
C’est une injure de sa part de dire qu’il ne nous reconnaît pas. On aurait aimé qu’il vienne nous le dire en face.
- Ne craignez-vous pas que cette incompréhension ne constitue une fissure dans la cohésion du parti de Roch Kaboré en Côte d’Ivoire ?
Si des gens veulent créer des incompréhensions, chacun assumera les conséquences. Sinon que nous avons juste voulu apporter notre contribution au règlement d’un problème qui concerne le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Vous aurez aussi remarqué que pour la première fois on parle du MPP-Côte d’Ivoire à travers notre initiative.
- Le MPP-CI n’existe que de nom alors ?
Je peux vous dire que depuis la création de la section du MPP-CI aucune autorité ivoirienne ne reconnaît ce parti en Côte d’Ivoire. Tous les courriers que ce parti a adressés aux autorités n’ont jamais eu de suite. Avant d’aller à l’Assemblée nationale nous avons été approchés par des militants qui nous ont apporté leur caution. Et si on en parle aujourd’hui c’est tant mieux.
- Vous affirmez que votre démarche est guidée par un souci de paix, si c’était donc à refaire, le referiez-vous ?
Pour la paix, si c’était à refaire la jeunesse du MPP-CI le refera. Parce que même les partis politiques ont besoin de paix pour pratiquer leurs activités.
- Avez-vous un appel à lancer?
Nous appelons tous ceux qui veulent la paix entre nos deux pays à s’impliquer, chacun à sa manière. Il vaut mieux être critiqué pour avoir tenté d’apporter sa contribution que de faire preuve de lâcheté et d’hypocrisie.
Propos recueillis par Jean François Fall