@informateur- Candidat à sa propre succession à la tête de l’Association des Pca des coopératives de Café-cacao (Aspcacc), Moussa Sawadogo, s’est prêté à quelques questions de Informateur.ci. Il revient sur quelques pans de son bilan et évoque des axes de son programme de campagne. Entretien.
- Informateur.ci : L’Association des PCA des coopératives de café cacao procédera le samedi 1er juin au renouvellement de son bureau. Qu’est-ce qui vous motive à briguer un second mandat?
Moussa Sawadogo : D’abord il y a le fait qu’au regard de nos statuts et règlement intérieur je peux de nouveau postuler. Ensuite après un premier mandat de trois ans nous avons un bilan dont nous sommes fiers. Nous avons solidairement réalisé beaucoup d’acquis dont on doit travailler à consolider dans l’intérêt des sociétés coopératives. Je pense humblement pouvoir encore apporter un plus à l’Association. C’est pourquoi je suis candidat.
- Pouvez-vous nous énumérer quelques acquis de votre premier mandat?
Il faut dire que l’ASPCACC a véritablement commencé à fonctionner en janvier 2022. La Côte d’Ivoire comme vous le savez, c’est 13 régions de production de Café-cacao. Nous avons donc travaillé dans un premier temps à asseoir une représentativité nationale. Ainsi de mars 2022 à ce jour, nous avons procédé à l’investiture de 7 Délégués régionaux sur les 13 avec l’accompagnement des Préfets de régions et des personnalités de premier plan. Il nous reste les zones de Divo, de Gagnoa, Abidjan, d’Aboisso, de Bongouanou, et de Yamoussoukro à installer. Ça, c’est au plan structurel. A la date de septembre 2023, notre association comptait 400 membres et revendiquait près de 500.000 tonnes en termes de production cacaoyère. Vous voyez bien le poids que représente l’ASPCACC. Nous avons mené des luttes et obtenu des acquis. Je peux citer, entre autres, la prime Raineforest Alliance, la création d’un comité de concertation par le Ministre des Eaux et Forêts pour lutter contre l’abattage des arbres dans les plantations de café-cacao par les forestiers. A cela s’ajoutent plusieurs conventions que nous avons signées avec des partenaires. Tout ce travail devrait être poursuivi et renforcé.
- L’Aspcacc est-elle connue au plan international?
Il faut dire que nous avons vite compris l’importance d’une bonne communication. Notre visibilité a vite été établie grâce à la mise en place d’un site web (aspcacc.ci) qui rend compte de toutes nos activités ainsi que de celles de nos membres. Cette visibilité a permis que l’ASPCACC se positionne très vite comme un partenaire sérieux. L’ASPCACC a des membres qui siègent dans les groupes de travail de la plateforme européenne pour le cacao durable (ISCO) ainsi que dans le groupe virtuel de l’Union Européenne. Nous collaborons avec IDH mais aussi avec l’Organisation Internationale du Café-Cacao (ICCO).
- Quel est votre programme pour les 3 prochaines années si vous êtes réélu?
Le travail qui reste à faire est immense et demande beaucoup plus d’engagement. Si je suis réélu je vais proposer une restructuration de l’Association en vue d’améliorer la gouvernance et sa représentativité. Nous allons rapidement installer tous nos délégués régionaux. Ensuite, il y a un problème qui urge, ce sont les redressements fiscaux. Beaucoup de coopératives de l’ASPCACC ont des problèmes avec les impôts. Pas parce qu’ils ne sont pas en règle avec la fiscalité mais parce qu’ils font l’objet de redressements fiscaux que nous jugeons abusifs. Nous allons donc engager des discussions avec les impôts pour mieux cerner les bases d’impositions des sociétés coopératives et lever définitivement cette préoccupation. Si je suis réélu, avec mon bureau nous allons travailler à la création d’une micro-finance des producteurs de Café-cacao. Les difficultés d’accès au crédit et le taux d’intérêt trop élevé des banques nous obligent à explorer cette piste. Avec l’interprofession qui va bientôt se mettre en place, nous espérons une meilleure organisation de la filière café-cacao. Voici quelques axes de mon programme.
- Vous avez un appel à lancer aux électeurs de l’ASPCACC?
Je voudrais dire à l’ensemble des PCA des coopératives que chacun sait ce qui est en jeu. Ils savent bien ce qui a déjà été fait. Je ne dis pas que tout a été parfait durant le premier mandat mais nous avons obtenu des résultats et c’est ce qui compte. Le reste n’est qu’une question d’organisation qui peut être améliorée. Je m’engage à poursuivre le travail commencé en février 2021, s’ils veulent bien me renouveler leur confiance. Je vous remercie.
Propos recueillis par JFF/Informateur.ci