Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP-ex parti au pouvoir), qui n’a pas de candidat à la présidentielle (leur candidat, Eddie Komboïgo ayant été recalé par le Conseil Constitutionnel) mise son va-tout aux élections législatives prévues à l’instar de la présidentielle le 29 novembre prochain. La circonscription la plus disputée sera sans conteste celle du Kadiogo (Ouagadougou). Pour Mahamadi Lamine Kouanda, directeur provincial de la campagne du Kadiogo et par ailleurs vice-président de la campagne au plan national, l’objectif de son parti est de rafler 4 sièges sur les 9 à pourvoir dans la province. Dans cet entretien qu’il a accordé à Fasozine ce mercredi 25 novembre 2015 à Ouagadougou, il a indiqué qu’à défaut d’un candidat à la présidentielle, beaucoup de militants de son parti voteront Zéphirin Diabré de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).
Quel bilan faites-vous de la campagne électorale pour les législatives à 48 heures de la clôture ?
Mahamadi Lamine Kouanda : Nous avions prévu d’organiser 19 meetings au Kadiogo. Actuellement, nous en avons fait 16. Il nous reste donc trois meetings à organiser. Parmi les trois restants, il y a deux meetings d’arrondissements et le meeting de la clôture à caractère provincial, vendredi à Pabré. Ce qu’il faut tirer comme bilan à mi-parcours, c’est que les consignes données ont été respectées. A travers ces consignes, nous avons demandé à nos militantes et militants de ne pas répondre aux provocations et de veiller à ne pas mal se comporter. La mauvaise communication nous a déjà couté cher par le passé. Nous avons donc demandé à tous ceux qui ne peuvent pas répondre aux questions des uns et des autres de ne point répondre et de laisser le directeur provincial de campagne ou la directrice nationale (Juliette Bonkoungou, Ndlr) le faire. Nous avons aussi dit à nos directeurs communaux, de secteurs et de villages de prôner la paix et de mener des campagnes apaisées. L’autre message est que nous allons accepter les résultats, car les élections seront transparentes. Par ailleurs, nous avons fait comprendre à nos électeurs et militants que le meilleur moyen d’aider le CDP est d’aller voter dans le respect de la loi.
Quelle synergie existe-t-il entre la direction provinciale de campagne du Kadiogo et les autres directions de campagne que vous avez dans les autres circonscriptions électorales ?
Il y a une complicité entre nous. Je suis en même temps le vice-président de la direction nationale de campagne. Etant également 3e sur la liste nationale du parti, nous supervisons ce qui se passe dans les autres circonscriptions. Nous savons qu’à l’intérieur du pays, tout se passe assez bien, que ce soit à Gaoua, Banfora ou Manga, dans l’Oubritenga où moi-même j’étais hier mardi. La campagne se passe à merveille et les consignes sont également suivies à merveille.
Revenons dans la circonscription du Kadiogo, la plus disputée et celle qui a le plus de sièges de députés. Sur les 9 à pourvoir, quel est votre objectif ?
Je suis très modeste et notre objectif le plus sincère dans le Kadiogo est l’obtention de 4 députés. Si Dieu le veut, je pense que nous aurons cinq sièges. Même avec les cinq, nous aurons réalisé l’impossible. Vu ce que nous mettons en place, vu le réveil de nos militants et de leur engagement, nous pouvons objectivement espérer quatre sièges.
Le CDP n’a pas de candidat à la présidentielle. Des partis politiques, dont le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), disent qu’ils ne veulent pas d’un accord avec vous. Quel commentaire à ce sujet ?
Si quelqu’un veut être président du Faso et rejette le CDP, cela signifie que cette personne rejette une partie énorme des citoyens. Jusqu’à preuve de contraire, la direction de campagne et les militants et les sympathisants du CDP jouissent toujours de leurs droits civiques. Nous ne sommes pas bannis également de nos familles respectives. Si le candidat Roch dit qu’avoir les voix du CDP est une honte et que cela trahit le peuple, la commission électorale devait chercher à l’entendre. A défaut de le convoquer, il faut le rappeler à l’ordre. Ce qu’il a eu à dire remet en cause la dignité et la liberté d’une partie des Burkinabè. On ne peut pas vouloir être chef d’Etat de tous les Burkinabè et vouloir écarter une partie des citoyens. Hormis cela, son directeur de campagne (Salif Diallo, Ndlr) avait aussi eu des propos à savoir qu’ils ont mangé avec le diable mais qu’ils n’étaient pas des diables. Voyez-vous cela ? Est-ce qu’avec de tels propos, on peut travailler ensemble ? Évidemment non.
Nous sommes à 96 heures de l’élection présidentielle. Quelles sont les consignes de vote que vous donnez? La direction du CDP appelle à voter pour quel candidat ?
C’est naturel, beaucoup de nos militants vont voter l’UPC (dont le candidat à la présidentielle est Zéphirin Diabré, Ndlr). Ce n’est pas une consigne de la direction du CDP, mais un choix décidé depuis la base. Ce n’est pas moi qui le dit, mais regardez en ville, le rapport qu’il y a entre les militants CDP et UPC. Moi j’étais chez moi à Zitenga hier, j’ai vu les responsables des deux bureaux des partis qui causaient ensemble. J’ai vu aussi l’effigie de Zéphirin Diabré collée à côté des insignes du CDP. Tous cela se passe et ce n’est pas nous qui l’avons demandé. C’est surement les mauvaises paroles des responsables du MPP qui conduisent nos militants à se comporter ainsi.
Un mot à l’endroit de vos électeurs ?
Je demande d’abord à Dieu afin que le vote ait lieu et qu’il protège le Burkina Faso contre le mal. Et que par son entraide, notre pays soit un havre de paix, où le vivre ensemble est une réalité, afin que nous puissions rester unis. Je demande enfin à tous les électeurs et sympathisants du CDP de voter le CDP pour les législatives du 29 novembre car le CDP s’était trompé l’année passée et s’était excusé aussi devant Dieu et les hommes. Le CDP est un parti de paix, d’unité et d’expérience. Faisons donc confiance aux candidats CDP pour reconstruire le pays ensemble.
Source Faszine