@informateur- Au Sénégal, on s’y attendait. Le jeudi 12 septembre 2024, le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale conformément à l’article 87 de la Constitution, ainsi que l’organisation d’élections législatives anticipées le 17 novembre 2024. C’est l’épilogue du reste prévisible d’un bras de fer entre le président élu il y a quelques mois et le Parlement sénégalaise qu’il soupçonnait de vouloir faire tomber le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko par une motion de censure.
La crise a franchi la ligne rouge les semaines dernières lorsque le Parlement sénégalais s’est opposé au vote de lois introduites par le camp présidentiel. Fortement irrité, le camp Diomaye avait prévenu que: » La dissolution de l’Assemblée nationale est inévitable ». Les relations exécrables entre l’exécutif incarné par le président Bassirou Diomaye Faye et le législatif aux mains du camp de l’ancien Chef d’Etat Macky Sall ont fini par exploser.
En organisant des élections législatives anticipées, Diomaye Faye veut briser la majorité parlementaire détenue par l’opposition sénégalaise conduite par le parti de l’ex-président Macky Sall. Il veut surtout »se débarrasser des derniers vestiges de l’ordre ancien » représentés par cette majorité parlementaire qui le gênait. Mais, même s’il reste convaincu de pouvoir bénéficier de la faveur des suffrages des Sénégalais qui l’ont voté dès le premier tour au scrutin présidentiel de mars 2024, et est persuadé d’avoir gardé toute son aura électorale, Diomaye Faye a t-il mesuré tous les contours du risque que constituent des élections législatives anticipées? En France, le président Emmanuel Macron aurait laissé sa peau dans les législatives anticipées face à l’extrême Droite, n’eût été la mobilisation de ses alliés de Gauche qui ont difficilement privé le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella de la majorité absolue à la nouvelle Assemblée nationale française.
L’on a beau s’asseoir sur ses certitudes et être convaincu de ses forces, aucune élection n’est jouée à l’avance et il ne faut jamais sous-estimer l’adversaire, surtout si c’est le parti de Macky Sall qui, au Sénégal, est loin d’être du menu fretin. Mais Diomaye Faye a fait son choix.
DL/informateur.ci