@informateur- C’est en février 2022 que l’assemblée tenant lieu d’organe législatif a entériné une période de 5 ans accordée à la Transition au Mali avec le colonel Assimi Goita à la tête de l’Etat.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la période de transition avant des élections et un retour des civils à la tête du Mali pourrait durer jusqu’à cinq ans ou plus. C’est la décision surprenante prise par l’assemblée tenant lieu d’organe législatif en fonction depuis le deuxième coup d’Etat intervenu le 24 mai 2021 après un premier coup de force le 18 août 2020. Suite au pronunciamiento qui a définitivement évincé le président Ibrahim Kéita dit IBK, les cinq colonels qui ont pris le pouvoir ont promis « une transition politique civile conduisant à des élections générales crédibles » dans un « délai raisonnable ».
Ce délai dit ‘’raisonnable’’ avait été fixé à février 2024, après une période de 18 mois. Mais, finalement, ayant pris goût au pouvoir et aux passe-droits ou autres privilèges acquis, les militaires ont jugé utile de se donner encore 5ans pour ramener la sécurité et la paix dans ce vaste territoire de plus d’un millions de km2 que leur dispute les groupes armés djihadistes qui en contrôlent une grande partie, malgré la présence des forces paramilitaires russes qui soutiennent les autorités maliennes.
Cependant, ce qui est fâcheux, c’est que c’est un mauvais signal que donne le colonel Assimi Goita à ses homologues burkinabé et nigérien, également membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Il reste toutefois entendu qu’au terme de cette nouvelle période qu’il s’est octroyée, rien ne pourra empêcher le tombeur d’IBK de se donner une autre ‘’rallonge’’.
Et déjà, le capitaine Ibrahim Traoré semble s’inspirer de l’exemple malien, puisqu’arrivé au pouvoir en septembre 2022 par un coup d’État, il a prolongé la transition pour cinq années supplémentaires. C’est la décision contenue dans une charte adoptée le 25 mai 2024 par les participants à des assises nationales. « La durée de la transition est fixée à 60 mois à compter du 2 juillet 2024 », a indiqué le colonel Moussa Diallo, président du comité d’organisation de ces assises. Ibrahim Traoré pourra, par ailleurs, se présenter aux « élections présidentielles, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la transition ».
Ces assises nationales ont rassemblé des représentants de la société civile, des forces de défense et de sécurité ou encore des députés de l’assemblée de transition. La plupart des partis politiques traditionnels suspendus, ayant brillé par leur absence. On regarde désormais du côté de Niamey où le général Tiani pourrait lui aussi se donner cinq années supplémentaires à la tête de l’Etat.
En tout état de cause, le Mali n’est pas encore sorti de l’ornière. Avec des militaires incapables d’assurer efficacement sa sécurité et des groupes djihadistes qui menacent son existence, il est clair que ce pays vit les heures les plus sombres de son histoire.
OM/Informateur.ci