@informateur- Le chef de la junte malienne a visiblement décidé d’écouter désormais les conseils de ceux qui ne cessent de défendre l’argument selon lequel, l’on a beau être à la tête d’un régime militaire, la solution armée n’est pas la clé pour venir à bout des groupes armés et séparatistes touaregs du Nord du Mali, dans un contexte ambiant d’attaques terroristes presque quotidiens. La solution pour ramener la sécurité et la paix dans le Nord du Mali peut découler de la négociation avec les rebelles touaregs et les groupes séparatistes. Les faits sur le théâtre militaire l’ont démontré. l’Armée malienne peine à anéantir, comme promis par Assimi Goïta à sa prise du pouvoir, les groupes armés qui harcèlent sans arrêt les troupes maliennes, leur infligeant de lourdes pertes humaines et matérielles à chaque assaut.
En effet, le 28 août 2024, à la suite de plusieurs attaques meurtrières dans le Nord du Mali, sans que l’armée malienne ne puisse faire grand chose en dehors de quelques ripostes tardives et des déclarations pour rassurer les populations, la Transition militaire malienne a appelé les groupes armés à renouer le dialogue. Mais sur quelle base, au moment où l’accord d’Alger conclu en 2015 entre les autorités maliennes d’alors et les groupes armés du Nord est au point mort? La question est d’autant plus pertinente que le pouvoir militaire de Bamako a remis en cause la sincérité de l’Algérie, médiateur dans le conflit armé inter-malien. La junte malienne a en effet rejeté la médiation d’Alger qu’elle accuse d’abriter des bureaux de groupes séparatistes touaregs qui travailleraient à la déstabilisation du Mali.
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La Transition militaire malienne, hostile à toute implication internationale dans les discussions inter-maliennes, veut un »dialogue direct » avec les groupes armés du Nord. Mais en face, les signataires de l’accord d’Alger ne font pas confiance à leurs nouveaux interlocuteurs au pouvoir au Mali. Ils refusent tout dialogue qui ne serait pas placé sous la médiation d’Alger et des facilitateurs internationaux, reprochant à la junte malienne d’avoir violé les engagements pris par Bamako dans le cadres des pourparlers d’Alger.
Récemment, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) a accusé l’armée malienne d’avoir bombardé ses positions, en violation de l’esprit de l’accord d’Alger. Un accord qui était en fait le seul canal de négociation en raison de la méfiance qui règne entre les parties. L’équation est davantage rendue ardue par les tensions diplomatiques entre le Mali et l’Algérie, ces deux pays voisins dont la frontière commune représente un enjeu sécuritaire de taille. Malgré les efforts de la Russie pour les rapprocher, Bamako et Alger continuent de se toiser froidement. Au moment où beaucoup craignent, avec le départ des Casques Bleus de la mission onusienne, une intensification des combats au Nord du Mali entre l’armée malienne et les indépendantistes touaregs et nationalistes arabes, Assimi Goïta trouvera-t-il le moyen de convaincre ses adversaires de revenir à la table de négociation pour conclure un cessez-le-feu ? Il faut l’espérer.
DL/informateur.ci