‘@Informateur.info- Le Chef de File de l’Opposition Politique du Burkina Faso (Cfop-BF), Eddie Komboïgo, a animé, mardi, sa toute première conférence de presse, depuis sa prise de fonction pour passer en revue les 100 premiers jours du deuxième mandat du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
Relevant d’entrée que le pays des Hommes intègres est en proie à des « attaques terroristes depuis 2015 », entrainant de « nombreuses victimes », Eddie Komboïgo a fait observer une minute de silence à leur mémoire.
Pour le Cfop, après une trêve de 100 jours accordée au président réélu, il est du devoir de l’opposition politique de « passer en revue ce laps de temps de la gouvernance politique, économique et social du deuxième mandat du Président Roch Kaboré », a expliqué M. Komboïgo entouré de membres du cadre de concertation de l’opposition politique.
*Gouvernance politique*
Eddie Komboïgo, a relevé l’enselissement du « front sécuritaire » marqué par « l’absence de réformes politiques substantielles » si ce n’est la création d’un ministère de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Pendant ce temps, « les morts se comptent par dizaine notamment à l’Est, au Nord et au Centre-Nord aux quatre (04) coins du pays », a-t-il déploré. Conséquences de « l’occupation du territoire national par des hommes armés non identifiés qui imposent leur mode de vie et de gouvernance au mépris d’un Etat de droit », a soutenu candidat malheureux à la dernière présidentielle au BurkinaFaso, soulignant que
« les populations vivent dans une situation sécuritaire et alimentaire précaire ».
*Gouvernance économique*
Sur le plan économique, le Cfop a fait remarquer que « le nouveau référentiel de développement est toujours en cours d’élaboration » après le Plan National de Développement Economique et social (PNDES) « arrivé à terme avec le premier mandat du Président Kaboré », martelant que « le gouvernement navigue à vue ».
« Ce qui entraine une recrudescence de la mal-gouvernance notamment le bradage des marchés et la montée de la corruption », s’est il insurgé. Il a, aussi, dénoncé le « sous-équipement des CHUR, des chantiers mal exécutés ou des infrastructures inachevées alors que les marchés afférents ont été passés à des coûts de milliards de FCFA », ajoutant que « le climat des affaires ne cesse de se détériorer, entraînant la fermeture des entreprises et des unités industrielles et l’augmentation du nombre de chômeurs ».
Pour Eddie Komboïgo, la fermeture des frontières terrestres a également eu des conséquences néfastes sur l’économie du Burkina Faso, un pays enclavé. L’augmentation des prix des produits de grande consommation rend « la vie chère de plus en plus intenable pour nos braves populations », selon le Chef de file de l’opposition qui, citant l’Uemoa, a indiqué que » l’inflation galopante au pays est la plus importante de la sous-région ».
*Gouvernance sociale*
Eddie Komboïgo a stigmatisé la radicalisation du front social par « les reformes mal entreprises » dans le secteur de l’Education,
» les grèves justifiées des braves travailleurs, la grogne des habitants de la région de l’Est pour revendiquer plus d’attention sur le développement du Gulmu, la question foncière, un boulet au pied du gouvernement » et qui risque d’être « une bombe sociale dans les jours à venir ».
*Recommandations*
Face à ce sombre tableau, selon M. Komboïgo,
l’opposition politique burkinabé « consciente de son rôle républicain » entend jouer pleinement sa partition pour aider à juguler les problèmes de gouvernances auxquels le pays est confronté.
Aussi, eu égards aux problèmes qui minent actuellement le Faso au point de porter atteinte à son intégrité territoriale, à sa stabilité économique et à la paix sociale, le CFOP recommande, entre autres, « le recouvrement du territoire national dans son intégralité dans les plus brefs délais, le retour de populations déplacées dans leurs localités d’origine, la réaffirmation de l’Etat de droit et la réinstauration de l’autorité de l’état sur toute l’étendue du territoire, la baisse des prix de produits de grande consommation de première nécessité et des hydrocarbures, la réouverture sans délais des frontières terrestres ainsi que
la prise en charge des populations démunies, les plus vulnérables et la prise en charge immédiate et sans délais des veuves et orphelins des forces de défenses et de sécurités tombés pour la patrie, dans la défense de l’intégrité territoriale », a conclu le député Eddie Komboïgo.
Alfred SIRIMA