Informateur.info- Djibrill Bassolé, candidat de la Nouvelle Alliance du Faso et Yacouba Ouédraogo, candidat de l’Union pour un Burkina Nouveau, tous deux proches de l’ancien président Burkinabé sont exclus de la présidentielle burkinabé du 11 octobre prochain. La décision émane du conseil constitutionnel du pays des hommes intègres. Ainsi, la présidentielle post-compaoré sera entachée des germes de l’exclusion, parce que les partisans de l’insurrection qui a valu son départ du pouvoir ne veulent pas d’une participation de ses proches à ces élections d’aucune manière. Tout a donc été dit sauf le droit et le souci de la cohésion sociale. Quitte à construire le Burkina Faso d’après Blaise Compaoré sans la participation de certaines têtes frappées d’ostracisme. La décision est courage, très courageuse. Mais autant le Conseil constitutionnel a pu prendre une décision aussi politique que juridique autant il faudra s’attendre tôt ou tard à en assumer les conséquences. Comment peut-on imaginer un seul instant pouvoir mettre en rade une frange aussi importante de la population et espérer pouvoir gouverner ce pays dans la quiétude et la paix? Insurrection populaire oui ! Mais on ne gouverne pas un pays avec un esprit permanent d’insurrection. Au quel cas on gagne, comme c’est le cas présentement, la bataille de l’orgueil mais cela n’assure ni ne garantit la cohésion et la stabilité d’un pays.
Trop de frustrations
En moins d’une année les autorités de la transition auront réussi l’exploit d’écarter la diaspora burkinabé du vote à venir et de mettre sur la touche des candidats qui jouissent d’une représentativité incontestable. Oubliant que si ces décisions politiques font l’affaire de certains hommes politiques tapis dans l’ombre et qui rechignent à la contradiction, elles font le lit des frustrations et menacent la cohésion sociale du pays des hommes intègres.
En effet, en excluant Djibrill Bassolé, premier général de la gendarmerie burkinabé, au-delà de ses partisans de la Nafa et autres militants du CDP qui se reconnaissent en lui, c’est tout un corps de l’armée burkinabé qui reçoit la gifle. Or le général est bien respecté par ce corps dont il a même œuvré à la reforme. Avec Djibrill Bassolé, Yacouba Ouédraogo n’en est pas moins adulé par certains de ses frères d’armes dont il a le soutien. Déjà qu’en octobre 2014, la gestion du cas Kouamé Lougué avait laissé un arrière goût amer de frustration.Et tout cela se passe dans un conteste où la question du régiment de sécurité présidentiel non résolu, a tout juste été mise en veilleuse. Les autorités burkinabés de la transition ont-ils seulement pris en compte l’environnement sous-régional ? Assurément non ! Car il ne s’agit pas d’élire un président pour le Burkina Faso le 11 octobre prochain si ce dernier doit avoir contre lui une partie de son peuple. Que ce président s’appelle Roch, Zéphirin ou Bénéwendé, il retrouvera en face ces exclus demain !
Jean François Fall